Information transmise par Fl. Renucci:
Appel à communications
Institut d’histoire du temps présent
Projet de recherche : Les administrations coloniales
Séminaire Octobre 2009- Juin 2010
"Dans le cadre du projet de recherche sur les administrations coloniales, le groupe de travail se propose d’organiser à l’IHTP en 2009-2010 un cycle de conférences bimestrielles ouvert à tous les chercheurs et à tous les enseignants intéressés par le fait colonial et le rapport entre l’administration et la domination coloniale.
Vous trouverez ci-dessous la présentation du séminaire. Si ce sujet vous intéresse et afin d’établir un calendrier, nous vous prions de bien vouloir nous envoyer (s.mechat@wanadoo.fr), avant le 1e septembre 2009, une proposition de présentation d’un ouvrage ou de communication sous la forme d’un titre et d’un bref résumé.
Présentation et objectifs du séminaire :
La réflexion, engagée à l’IHTP, sur les administrations coloniales européennes aux XIX et XX siècles, conduite sur un espace très large (Afrique, Méditerranée, Asie) et dans une démarche comparative permet de comprendre la logique, les contradictions et la complexité des systèmes coloniaux dans leur ensemble. Après avoir consacré la journée d’études du 30 mars 2007 et le colloque des 15-17 mai 2008 aux orientations définies dans la première présentation d’ensemble du projet, ce séminaire a pour objectif de prolonger, d’enrichir cette réflexion sur le rôle des administrations coloniales européennes dans la domination des peuples colonisés, et de dégager les analogies, les symétries, voire les spécificités et les différences d’un empire à l’autre.
Dans la suite du propos, trois préoccupations sont évoquées. Ces axes ne sont cependant pas limitatifs.
Il est généralement admis que l’administration fournit à l’État les moyens de sa puissance. Elle est au cœur de l’État, c’est elle qui transmet et assure l’exécution de ses ordres. En situation coloniale, où administrer, c’est au sens plein du terme gouverner, l’enjeu est non seulement de bien administrer, mais aussi et surtout de légitimer la domination des sociétés colonisées. La prise en compte du rapport entre domination coloniale et administration permet une compréhension renouvelée du fait colonial. Cette approche implique en particulier une analyse précise des différentes stratégies mises en œuvre. Dans cet axe, deux orientations ont été retenues.
La première consiste à s’interroger sur le rôle des « sciences coloniales » dans la définition des méthodes de gouvernement et dans la mise en place d’un système régi par la différence et l’inégalité. Pour bien administrer, il faut pouvoir connaître les peuples dominés. La « science » et le « savoir » (ethnologie, anthropologie…) sont ainsi mobilisés pour accomplir la tâche de la classification de ces peuples dans une perspective de gouvernement.
La deuxième orientation privilégie la prise en compte des résistances et des contraintes locales. Certes, la propension naturelle est de transposer les règles de la métropole, mais les administrations coloniales se sont aussi heurtées à une organisation et à des structures sociales précoloniales, qui sont solidement ancrées dans les sociétés qu’elles avaient pour mission d’encadrer. L’étude de ces limites est importante pour la compréhension de l’action des administrations coloniales. Car c’est à elles que revient la charge d’adapter sur place des textes et des décisions souvent conçus dans les métropoles. La bonne marche de tout le système et la sauvegarde de l’empire dépendent en définitive des administrations coloniales, de leurs acteurs et de leurs représentants.
Cette mise en perspective incite également à l’étude du moment colonial de ces sociétés à travers une réflexion sur la réception et la représentation des pratiques administratives dans les possessions coloniales.
Elle permet enfin d’aborder le transfert des savoirs, des structures et des usages administratifs. L’apport de l’histoire de l’administration coloniale comparée à la connaissance générale des formations des États «modernes» ainsi que l’étude des interactions entre pouvoir colonial et organisation politique et administrative des États post-coloniaux seront privilégiés.
Samia El Mechat
Professeur d’Histoire contemporaine- UNSA
Chercheur associé IHTP/CNRS
Groupe de travail :
- A.C. Bonneville
- S. El Mechat
- F.Renucci
- N.Rezzi
- C.Treiber
S. El Mechat (s.mechat@wanadoo.fr)
C. Raymond, Secrétaire-Gestionnaire,
CNRS-IHTP, 59-61, rue Pouchet, 75017 PARIS
Tél.: 01 40 25 10 61 / Fax : 01 40 25 11 91
http://www.ihtp.cnrs.fr
Sources: http://www.ihtp.cnrs.fr/spip.php%3Farticle795.html
et http://www.ihtp.cnrs.fr/spip.php%3Farticle804&lang=fr.html