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23 nov. 2009

Appel à contributions, Journées d’études: "Frontières et indépendances en Afrique", Paris, 6–7 mai 2010 (limite 4 janv. 2010)


Information transmise par Fl. Renucci:

Appel à contributions
Journées d’études: Frontières et indépendances en Afrique
Paris 6 – 7 mai 2010

Présentation

Dans le cadre des recherches menées par l’ANR FRONTAFRIQUE, Frontières africaines : absurdité ou enracinement ? Nouvelles approches de l'historicité des frontières africaines, ces journées d’études se proposent d’interroger la place qu’ont occupée les frontières au cours des processus de décolonisation et d’indépendance des Etats africains. En tant que lieux d’exercice de la souveraineté politique, les frontières apparaissent, en effet, à la fois comme un objet et comme une échelle d’observation privilégiés pour examiner au plus près les continuités et les transformations de cette période.
Si des travaux fondateurs sur l’influence des luttes syndicales et politiques ont éclairé les transferts de pouvoirs, la réflexion académique s’est peu portée jusqu’à présent sur la place des enjeux territoriaux au moment de l’accession à la souveraineté formelle. Cette question a parfois été soulevée lors des débats sur la balkanisation, les organisations fédérales ou encore le panafricanisme, mais l’évaluation du rôle et de la place des enjeux territoriaux et frontaliers à ce moment est encore largement un impensé. Pourtant la question du territoire s’est posée très fortement pendant les deux décennies du processus d’autonomisation que ce soit autour des débats sur l’avenir des configurations territoriales coloniales dans les années 50 ou de l’intangibilité des frontières dans les années 60.
En tenant compte de la diversité des situations – et de chronologies parfois décalées – il s’agirait d’interroger, d’une part, la préparation, les débats et les projets autour du territoire et des frontières et, d’autre part, les modifications introduites par l’autonomie et le changement de statut sur le terrain. Notre objectif est de questionner les évolutions matérielles et symboliques liées à l’indépendance dans les dispositifs frontaliers. Cette analyse se doit de combiner différentes échelles, celles des institutions internationales ou nationales, des administrations ou des organisations politiques et celle locale des espaces transfrontaliers. En observant les rythmes du changement depuis la périphérie et les transformations effectives et discursives introduites localement par l’autonomie, notre objectif est ainsi de déterminer si les frontières ont été – ou non – un enjeu dans les processus de décolonisation et d’indépendance. En considérant que c’est bien l’ensemble de ces processus, et pas seulement l’héritage du colonialisme, qui a pu informer les dynamiques postcoloniales (F. Cooper, 2005), cette rencontre souhaite apporter un éclairage nouveau sur les questionnements plus contemporains liés aux frontières. Afin de favoriser échanges et mises en perspective de ces thèmes, nous voudrions susciter des propositions de communications sur les axes suivants :
  1. A la veille de leur départ, les dirigeants coloniaux se sont parfois décidés à résoudre la question des frontières. Nous proposons donc de réfléchir aux renégociations, aux délimitations et aux projets de réorganisation territoriale (type OCRS) qui naissent à la veille et dans les toutes premières années de l’indépendance – que ces projets soient portés par des acteurs coloniaux en partance ou par des Africains.
  2. Quelle place joue la frontière dans les discours de l’indépendance ? Notamment dans les débats sur les modèles (communauté, fédéralisme), les regroupements régionaux et les appartenances nationales. A l’échelle des nouveaux Etats, quels types de discussions dans les différentes assemblées ou organes décisionnels ont précisément porté sur les frontières ? Les dirigeants ont-ils engagé des programmes spécifiques liés au territoire (développement économique ciblés des espaces frontaliers, projets ou missions de renégociation et de délimitation, etc.) ? La frontière a-t-elle joué un rôle dans les discours nationalistes, ou le territoire national est-il resté un territoire flou?
  3. Transmission et transformation des systèmes de contrôle territoriaux : comment la question du contrôle territorial est-t-elle mise en place à l’indépendance ? Dans quelle mesure constitue-telle une priorité pour les nouveaux dirigeants ? Au niveau des procédures, des personnels... comment se sont opérés la passation de pouvoir et les transferts de compétences ? Cet axe pourrait être étudié par exemple à l’aune des productions de documents identificatoires dans le cadre du nouveau statut étranger/national.
  4. Modifications introduites par l’indépendance dans les régions transfrontalières : quels sont les effets de l’autonomie sur les usages ou les pratiques quotidiennes des populations vivant dans les espaces frontaliers ? Est-ce que le changement de statut des frontières transforme la vie des gens? Notamment, les stratégies individuelles ou collectives de passage des frontières liées au décalage chronologique des indépendances ou aux types de régime qui s’installent. Dans quelle mesure résonnent-elles ou rompent-elles avec des pratiques plus anciennes? La période des indépendances marque-t-elle - ou non - un moment de prise de conscience des frontières administratives et politiques?
Les propositions de communication peuvent être envoyées jusqu’au 4 janvier 2010 aux organisatrices :
Séverine Awenengo Dalberto sawenengo@yahoo.fr et Camille Lefebvre camillelefebvre@yahoo.fr, sous la forme d’un résumé d’une demi page, en anglais ou en français. Les propositions sur les espaces anglophones et lusophones sont particulièrement bienvenues.