Information transmise par Br. Méniel:
Le crime de l'ombre.
Complots, conjurations et conspirations au Moyen Âge
Sous la direction de Corinne Leveleux-Teixeira et Bernard Ribémont
Sous la direction de Corinne Leveleux-Teixeira et Bernard Ribémont
éds. Klincksieck (Jus & Litterae, dir. B. Ribémont et Br. Méniel), janv. 2010, 240 p.,ISBN:978-2-252-03745-4, 27€.
4e de couv.
Le complot, à l'instar de la trahison, avec laquelle il partage de nombreux points communs, est structurellement un crime du signe, où l'interprétation des faits importe au moins autant que les faits eux-mêmes. Dans la mesure, en effet, où la réussite d'un complot réside pour une bonne part en son degré de clandestinité, le vide discursif qui l'entoure entraîne, par contrecoup, un affolement des interprétations et la production d'un discours explicatif chargé de remplir, tant bien que mal, les interstices d'une connaissance partiellement conjecturale. Avec le complot, la conjuration, l'historien navigue donc entre le domaine fictionnel du signe qu'il doit interpréter et la réalité matérielle des événements et des actes qu'il s'efforce de saisir.
Dans une société médiévale du code d'honneur, dans laquelle la morale chrétienne insiste sur les mérites de la lumière, du «visage ouvert» et des «yeux fenêtres de l'âme», le complot, la conjuration n'en apparaissent que plus graves et condamnables. Mais comment condamner ce qui, justement, se cache dans les ténèbres et frise, par essence, avec l'indicible?
L'objet de ce recueil, qui repose sur la rencontre de spécialistes de différentes disciplines, est de tenter de répondre à un certain nombre de questions en essayant, justement, d'apporter quelque lumière sur le crime de l'ombre.
Dans une société médiévale du code d'honneur, dans laquelle la morale chrétienne insiste sur les mérites de la lumière, du «visage ouvert» et des «yeux fenêtres de l'âme», le complot, la conjuration n'en apparaissent que plus graves et condamnables. Mais comment condamner ce qui, justement, se cache dans les ténèbres et frise, par essence, avec l'indicible?
L'objet de ce recueil, qui repose sur la rencontre de spécialistes de différentes disciplines, est de tenter de répondre à un certain nombre de questions en essayant, justement, d'apporter quelque lumière sur le crime de l'ombre.
Publications entrant dans le cadre du projet ANR JUSLITTERA: Création Littéraire et Discours Juridique en France du Moyen Âge à l'aube des Lumières (resp. B. Ribémont).
Contact ANR JUSLITTERA et coll. Jus & Litterae, éds. Klincksieck: Br. Méniel, Univ. Rennes 2-Haute-Bretagne (bruno.meniel@free.fr).
Sommaire
- Corinne Leveleux-Teixeira, Introduction.
- Tracy Adams, L'Affaire de la Tour de Nesle: Love Affair as Political Conspiracy
- Maïté Billoré, La monarchie anglo-normande face à la conspiration. La révolte des Earls de 1075.
- Joël Blanchard, Sémiologie du complot sous Louis XI: le procès de Jacques d'Armagnac, duc de Nemours (Bibliothèque Sainte-Geneviève ms. 2000).
- Franck Collard, L'imaginaire du complot toxique dans quelques œuvres littéraires en français du XIVe siècle et les affaires de poison du temps.
- Esther Dehoux, Décrire et condamner pour mieux s'affirmer. Le «malvais plait» dans le Couronnement de Louis (c. 1130-1136).
- Gilles Lecuppre, Le tyran et la peur du complot dans l'Angleterre du XVe siècle.
- Bernard Ribémont, Littérature, pouvoir et justice. La conjuration de Catilina à travers les textes latins et français du Moyen Âge.
- Earl Jeffrey Richards, «Judée la honnie»: le complot des Juifs dans la littérature française du Moyen Âge.
- Jean Subrenat, Du crime individuel au complot permanent. Ganelon et son lignage.
- Valérie Toureille, Association de malfaiteurs: fantasmes et goût du secret au XVe siècle.