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27 sept. 2010

Séminaire: IREPH, Nanterre-Paris Ouest, "Francis Bacon et ses héritages", programme 2010-2011

Séminaire
IREPH, Nanterre-Paris Ouest
 
 
Francis Bacon et ses héritages

Séminaire organisé par François Pépin (IREPH) et Luc Peterschmitt (UMR Savoirs, Textes, Langage)
 
Lieu
Bâtiment L (la salle sera communiquée ultérieurement)
 
Présentation
La question de la réception de Bacon n’en finit pas d’être posée. Elle est sans doute à la mesure de l’ambition de Bacon lui-même: rien moins que restaurer l’ensemble du savoir – voire instaurer le savoir, comme s’il n’existait pour le moment pas. Mais cette instauration n’est pas nécessairement une production du savoir. Contrairement à un Descartes, Bacon ne prétend pas bâtir un système en laissant éventuellement le soin à ses «neveux» de le parachever. La voie proposée par Bacon conduit à un inscrire le savoir dans une histoire ouverte.
Mais cela invite nécessairement à comparer l’histoire effective des sciences et de la philosophie avec ce que Bacon a proposé. Et bien souvent, il n’est pas difficile de souligner combien les lectures de Bacon furent tronquées, réduisant Bacon à un nom, une étiquette ou un slogan pour une nouvelle science parfois éloignée de ce qu’il entendait promouvoir. Bref, la recherche d’un héritage ne serait pas en faveur de la conception baconienne du savoir.
Nous proposons de reprendre cette question sans la déterminer a priori. Bacon reste une référence au moins jusqu’à la fin du 19e siècle. Faut-il vraiment croire qu’il n’a été qu’un nom permettant de prendre à peu de frais position dans toutes les formes possibles de querelles des «anciens et des modernes»? A tout le moins, la durée de cette présence invite à en examiner les modalités réelles – dans la philosophie, les sciences qu’elles soient naturelles ou sociales.
Mais rien n’indique non plus que cette présence soit toujours identique: les usages de Bacon sont autant de lectures, nécessairement diverses, parce que leurs intérêts ne sont pas les mêmes
 
Les séances seront mensuelles, à l’Université Paris X-Nanterre, nous pourrons éventuellement entendre deux communications par séances.
Les premières séances seront consacrées à essayer de déterminer ce que peut être un baconisme authentique, par l’examen de la notion d’«avancement du savoir». En déterminant les traits majeurs de l’oeuvre de Bacon – même s’il s’avère qu’ils restent difficiles à interpréter – nous chercherons à voir ce que les réceptions de Bacon ont choisi de privilégier. Un lien possible pour ces séances peut être fourni par la lecture et la discussion de l’ouvrage récent de D. Deleule, Bacon et la réforme du savoir.
Puis nous nous pencherons sur les héritages proprement dits, essentiellement en France et au Royaume-Uni. Nous chercherons les effets de la philosophie de Bacon à la fois du côté des élaborations proprement philosophiques mais aussi dans la pratique des sciences. Notre but n’est pas tant de nous prononcer sur la réussite ou l’échec de la philosophie de Bacon que de repérer des lectures et des usages. C’est ce qui permettra de dire quel fut effectivement le rôle de Bacon durant cette période.
 
Programme 2010-2011
  • 13 Octobre 2010 : F. Pépin, L. Peterschmitt, introduction / D. Deleule, “La notion d’Instauratio
  • 24 Novembre 2010 : L. Peterschmitt, “Bacon et l’histoire des savoirs”
  • 15 Décembre 2010 : A. Torrero-Ibad, “La réception de Bacon par le libertinage érudit: quelques exemples”
  • 19 Janvier 2011 : B. Joly, “Les chimistes et Bacon” / P. Hamou, “Newton et l’experimentum crucis” (titre à confirmer)
  • 02 Février 2011 : Anne-Lise Rey, “La figure de Bacon chez quelques leibnizo-newtoniens de la première moitié du 18°s”; F. Pépin, “Le ‘baconisme’ des Encyclopédistes: restaurer la radicalité de Bacon. ”
  • 09 Mars 2011 : S. Pujol : “La lecture de Bacon par Voltaire”
  • 07 Avril 2011: E. Cassan, “Bacon dans les histoires de la philosophie au début du 19e siècle”
  • 04 Mai 2011 : C. Peterschmitt, “L’instauration baconienne de la sociologie dans les Règles de la méthode sociologique de Durkheim” / F. Pépin, L. Peterschmitt, conclusion
Contact: luc.peterschmitt@wanadoo.fr