Anthony Mergey
L’État des physiocrates:
autorité et décentralisation
Aix-en-Provence, PUAM (Centre d'Études et de Recherches d'Histoire des Idées et des Institutions politiques, Collection d'Histoire des Idées et des Institutions Politiques - É. Gasparini dir.), sept. 2010, 588 p., ISBN:978-2-7314-0722-8, 40€
- 2e Prix de thèse des Collectivités Territoriales 2008, décerné par le Groupement d'Administration locale en Europe (GRALE)
- Prix Montesquieu 2009 décerné par l'Association Française des Historiens des Idées Politiques (AFHIP)
4e de couv.
Surtout connue pour sa pensée économique, l'école physiocratique, née en 1757, a également développé une réflexion politique et administrative qui ambitionne de redéfinir l'État.
Dans un premier temps, les physiocrates sont unanimes sur les moyens à employer pour régénérer la monarchie. S'inscrivant dans le cadre d'une monarchie de droit divin, ils font du prince un «despote légal» dont le règne doit être régi par les lois naturelles. Bénéficiant d'un pouvoir absolu mais non arbitraire,le roi doit veiller à ne pas enfreindre les nonnes supérieures dont l'intégrité est assurée par la magistrature. De même, une bonne monarchie nécessite un système administratif décentralisé, fondé sur une hiérarchie d'assemblées locales, pour permettre aux citoyens de participer aux affaires publiques et renforcer l'union roi-peuple. Après une lente désagrégation, l'école éclate dix ans avant la Révolution, l'unanimisme des origines laissant place à une dispersion des idées, lesquelles subissent l'influence des temps. Alors que certains restent attachés aux principes fondamentaux de la doctrine politique et administrative de l'école, d'autres, au contraire, admettent,
sur le fondement de la séparation des pouvoirs, une monarchie tempérée et une nation législatrice.
En revanche, la hiérarchie normative est redéfinie et approfondie ainsi que la nature des contrôles exercés par les instances compétentes. Parallèlement, l'organisation administrative du royaume est quelque peu délaissée, même si des plans de réforme ministériels et des projets doctrinaux traduisent expressément la vitalité et l'actualité de la pensée administrative des physiocrates à la fin de l'Ancien Régime.
Surtout connue pour sa pensée économique, l'école physiocratique, née en 1757, a également développé une réflexion politique et administrative qui ambitionne de redéfinir l'État.
Dans un premier temps, les physiocrates sont unanimes sur les moyens à employer pour régénérer la monarchie. S'inscrivant dans le cadre d'une monarchie de droit divin, ils font du prince un «despote légal» dont le règne doit être régi par les lois naturelles. Bénéficiant d'un pouvoir absolu mais non arbitraire,le roi doit veiller à ne pas enfreindre les nonnes supérieures dont l'intégrité est assurée par la magistrature. De même, une bonne monarchie nécessite un système administratif décentralisé, fondé sur une hiérarchie d'assemblées locales, pour permettre aux citoyens de participer aux affaires publiques et renforcer l'union roi-peuple. Après une lente désagrégation, l'école éclate dix ans avant la Révolution, l'unanimisme des origines laissant place à une dispersion des idées, lesquelles subissent l'influence des temps. Alors que certains restent attachés aux principes fondamentaux de la doctrine politique et administrative de l'école, d'autres, au contraire, admettent,
sur le fondement de la séparation des pouvoirs, une monarchie tempérée et une nation législatrice.
En revanche, la hiérarchie normative est redéfinie et approfondie ainsi que la nature des contrôles exercés par les instances compétentes. Parallèlement, l'organisation administrative du royaume est quelque peu délaissée, même si des plans de réforme ministériels et des projets doctrinaux traduisent expressément la vitalité et l'actualité de la pensée administrative des physiocrates à la fin de l'Ancien Régime.
Sommaire
Préface de É. Gojosso, professeur à l'Université de Poitiers, doyen honoraire de la Faculté de Droit et des Sciences sociales
Première partie. - L'unanimisme physiocratique des origines: réformer l'État pour régénérer la monarchie (1757-1779)
Chapitre 1. - Un État régulé par les principes de l'ordre naturel
- Section 1. - La genèse et la forme de l'État
- Sect° 2. - Un prince souverain agissant sous le regard de la magistrature
- Sect° 1. - L'organisation rationnelle de la nouvelle administration intérieure
- Sect° 2. - Les attributions des assemblées municipales
Deuxième partie. - La dispersion physiocratique de la fin de l'Ancien Régime: Divergences autour du statut de 1'État monarchique (1780-1792)
Chap. 1. - Un État soumis à l'épreuve du temps
- Sect° 1. - L'association progressive de la nation à l'exercice du pouvoir politique
- Sect° 2. - La garantie de l'effectivité de la hiérarchie normative
- Sect° 1. - Le clivage suscité par la question de la décentralisation
- Sect° 2. - Les ultimes réflexions sur l'administration intérieure
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