Information transmise par P. Bonin:
Université Paris-13-Nord - CRESC - UFR LSHS
Appel à contributions
Colloque
Penser les métissages: pratiques, acteurs, concepts
Villetaneuse
21-23 septembre 2011
(limite: 31 janvier 2011)
Résumé Le terme de «métissage» est présent dans les discours politiques, selon des usages variés, tout comme dans le langage quotidien. Mais le mot est aussi un concept de sciences sociales, débattu en anthropologie et en sociologie, d’usage plus flou en histoire et en géographie. Ses enjeux, entre le biologique et le socioculturel, le soi et l’autre, le risque de naturalisation et la possibilité de décentrement, sont alors divers. Le terme soulève en effet encore nombre d’interrogations de fond pour les sciences sociales. Après un usage assez courant dans les années 1980, il semble être remis en cause aujourd’hui, suspecté de renvoyer implicitement à la notion de pureté ou de fonctionner comme un concept « fourre-tout ». En même temps, les processus qu’il désigne n’en restent pas moins essentiels à l’analyse des sociétés. L’objectif de ce colloque sera donc de repenser le concept de métissage, de discuter les thèmes qu’il véhicule plus ou moins malgré lui, et de réfléchir à quelles conditions il serait possible d’en faire un concept opératoire en sciences humaines et sociales.
Présentation
Le terme de «métissage» est présent dans les discours politiques, selon des usages variés, tout comme dans le langage quotidien. Mais le mot est aussi un concept de sciences sociales, débattu en anthropologie et en sociologie, d’usage plus flou en histoire et en géographie.
Dans sa définition large, le métissage peut se définir comme un croisement entre des individus, des pratiques ou des savoirs qui appartiennent généralement à des groupes «ethniques» différents – en entendant l’ethnicité, avec N. Zemon Davis, comme «faite de mémoire, d’histoire, de langage, de coutumes, de systèmes de mariage, (…) multiple et (…) vouée à un changement constant» (Métissage culturel et méditation historique, XVIIe conférence Marc-Bloch, 13 juin 1995). Après une longue histoire, le mot reste soumis à des usages et des interprétations divergents. Pour Jean-Loup Amselle par exemple, le terme, qui désigne au XIXe siècle un mélange des sangs, «paraît trop marqué par la biologie» et suppose qu’il y a des « cultures pures » (Branchements, Anthropologie de l’universalité des cultures, Flammarion, 2001, p.1). Georges Balandier insiste de son côté plutôt sur «la fécondité du mélange, du métissage, de l’acculturation interne et externe», les métissages manifestant alors «la vitalité culturelle» (Civilisés, dit-on, PUF, 2003, p. 113-114)
Le biologique et le socioculturel, le soi et l’autre, le risque de naturalisation et la possibilité de décentrement : comme le montrent ces quelques exemples, le terme soulève encore nombre d’interrogations de fond pour les sciences sociales. Après un usage assez courant dans les années 1980, il semble être remis en cause aujourd’hui, suspecté de renvoyer implicitement à la notion de pureté ou de fonctionner comme un concept «fourre-tout». En même temps, les processus qu’il désigne n’en restent pas moins essentiels à l’analyse des sociétés.
L’objectif de ce colloque sera donc de repenser le concept de métissage, de discuter les thèmes qu’il véhicule plus ou moins malgré lui, et de réfléchir à quelles conditions il serait possible d’en faire un concept opératoire en sciences humaines et sociales.
Nous attendons notamment des communications que, par des approches pratiques et contextualisées, attachées aux expériences et aux vécus, elles apportent un éclairage plus conceptuel sur la notion de métissage et ses limites. Nous intéressent particulièrement les communications qui s’attacheront à montrer la visibilité / invisibilité de la notion, les situations autant de métissage que de non métissage, sur un champ historique et géographique ouvert, de l’Antiquité à nos jours. La démarche se veut résolument comparative et interdisciplinaire.
Appel à communication
«Penser les métissages: pratiques, acteurs, concepts»
21-23 septembre 2011
Université Paris-13-Nord - CRESC
UFR LSHS 99, avenue Jean-Baptiste Clément 93430 Villetaneuse
«Penser les métissages: pratiques, acteurs, concepts»
21-23 septembre 2011
Université Paris-13-Nord - CRESC
UFR LSHS 99, avenue Jean-Baptiste Clément 93430 Villetaneuse
Le terme de «métissage» est présent dans les discours politiques, selon des usages variés, tout comme dans le langage quotidien. Mais le mot est aussi un concept de sciences sociales, débattu en anthropologie et en sociologie, d’usage plus flou en histoire et en géographie.
Dans sa définition large, le métissage peut se définir comme un croisement entre des individus, des pratiques ou des savoirs qui appartiennent généralement à des groupes «ethniques» différents – en entendant l’ethnicité, avec N. Zemon Davis, comme «faite de mémoire, d’histoire, de langage, de coutumes, de systèmes de mariage, (…) multiple et (…) vouée à un changement constant» (Métissage culturel et méditation historique, XVIIe conférence Marc-Bloch, 13 juin 1995). Après une longue histoire, le mot reste soumis à des usages et des interprétations divergents. Pour Jean-Loup Amselle par exemple, le terme, qui désigne au XIXe siècle un mélange des sangs, «paraît trop marqué par la biologie» et suppose qu’il y a des « cultures pures » (Branchements, Anthropologie de l’universalité des cultures, Flammarion, 2001, p.1). Georges Balandier insiste de son côté plutôt sur «la fécondité du mélange, du métissage, de l’acculturation interne et externe», les métissages manifestant alors «la vitalité culturelle» (Civilisés, dit-on, PUF, 2003, p. 113-114)
Le biologique et le socioculturel, le soi et l’autre, le risque de naturalisation et la possibilité de décentrement : comme le montrent ces quelques exemples, le terme soulève encore nombre d’interrogations de fond pour les sciences sociales. Après un usage assez courant dans les années 1980, il semble être remis en cause aujourd’hui, suspecté de renvoyer implicitement à la notion de pureté ou de fonctionner comme un concept «fourre-tout». En même temps, les processus qu’il désigne n’en restent pas moins essentiels à l’analyse des sociétés.
L’objectif de ce colloque sera donc de repenser le concept de métissage, de discuter les thèmes qu’il véhicule plus ou moins malgré lui, et de réfléchir à quelles conditions il serait possible d’en faire un concept opératoire en sciences humaines et sociales.
Nous attendons notamment des communications que, par des approches pratiques et contextualisées, attachées aux expériences et aux vécus, elles apportent un éclairage plus conceptuel sur la notion de métissage et ses limites. Nous intéressent particulièrement les communications qui s’attacheront à montrer la visibilité / invisibilité de la notion, les situations autant de métissage que de non métissage, sur un champ historique et géographique ouvert, de l’Antiquité à nos jours. La démarche se veut résolument comparative et interdisciplinaire.
Cinq axes de réflexion sont envisagés :
1) Étymologie des mots, histoire des concepts, épistémologie et historiographie: rappel des grandes étapes de la réflexion sur le métissage ; éventuel retour sur le sens premier des mots en sciences dures et naturelles (croisement, hybridation, alliage…) ; interroger la relation avec des notions telles que «acculturation», «branchement», «créolisation», «transferts culturels», «multiculturalité», «multiculturalisme», …
1) Étymologie des mots, histoire des concepts, épistémologie et historiographie: rappel des grandes étapes de la réflexion sur le métissage ; éventuel retour sur le sens premier des mots en sciences dures et naturelles (croisement, hybridation, alliage…) ; interroger la relation avec des notions telles que «acculturation», «branchement», «créolisation», «transferts culturels», «multiculturalité», «multiculturalisme», …
2) Corps métis: des représentations figurées aux représentations sociales du corps ; médecine et conception culturelle du biologique («race» et «ethnie»); mariage, mixité et questions plus largement relatives aux relations homme-femme (gender).
3) Dynamiques culturelles et expériences: pratiques linguistiques, pluralisme religieux, construction des savoirs et techniques, arts, musiques et littérature.
4) Identité, droit et pouvoir: questions relatives aux assignations (étatiques ou non), revendications, régulations, origine et statut dans des contextes de colonisation, post-colonisation et (im)migration.
5) Territoire, frontières et situations du métissage : approche par les lieux (les Méditerranées, les zones frontalières, les métropoles, etc.), par les phénomènes de discontinuités, distanciation, visibilité-invisibilité.
Aspects pratiques:
Aspects pratiques:
Les proposions de communication sont à envoyer par e-mail à l’adresse: metissages.cresc@univ-paris13.fr, avant le 31 janvier, sous forme d’un résuméss de 1500 signes environ en français, anglais ou espagnol, accompagnées de quelques lignes de présentation de l’auteur et d’une courte bibliographie. Les réponses seront données au cours du mois d’avril. Les frais d’hébergement, mais non ceux de transports, seront pris en compte.
Lieu Villetaneuse (93430) (99, avenue Jean-Baptiste Clément (Université Paris 13-Nord))
Lieu Villetaneuse (93430) (99, avenue Jean-Baptiste Clément (Université Paris 13-Nord))
Contact
Silvia Capanema - metissages.cresc@univ-paris13.fr
Source: «Penser les métissages: pratiques, acteurs, concepts», Appel à contribution, Calenda, publié le lundi 22 novembre 2010, http://calenda.revues.org/nouvelle18133.html
Silvia Capanema - metissages.cresc@univ-paris13.fr
Source: «Penser les métissages: pratiques, acteurs, concepts», Appel à contribution, Calenda, publié le lundi 22 novembre 2010, http://calenda.revues.org/nouvelle18133.html