Agnès Blanc
La langue du roi est le français
Essai sur la construction juridique d'un principe d'unicité de langue de l'État royal
Albert Lourde (Préfacier)
L'Harmattan (Logiques juridiques), oct. 2010, 638 p., ISBN:978-2-296-12682-4 / EAN:9782296126824, 50€
Présentation
La langue de la République est le français.
L'insertion de la norme en 1992 dans la Constitution de 1958 montre que le droit public, illustré ici dans la relation entre l'unicité linguistique et l'unité étatique, ne peut être étudié en faisant abstraction de la perspective historique de son développement. L'existence dans le droit positif d'une relation entre la recherche de son unité politique par l'Etat et l'instrumentalisation à cette fin d'une langue unique, la langue française, apparaît, en effet, dans l'histoire des institutions françaises aux temps de la souveraineté royale.
Le roman, ancêtre du français, sera d'abord la langue de la Francia Occidentalis à la suite des Serments de Strasbourg de 842 et du Traité de Verdun de 843. L'institution d'une unité linguistique est dès lors théoriquement devenue le critère de l'unité de l'Etat en France. Avec l'émergence de la féodalité et l'émiettement linguistique qu'elle suscita, ce critère d'identité linguistique va évoluer et s'affermir lentement au gré de la reconstitution de la souveraineté royale: au fur et à mesure que l'Etat se reconstruit et se resserre autour d'un pouvoir unique, l'unité de langue se précise dans le choix de la langue française.
La langue française devient alors la langue unique d'expression de la souveraineté royale. L'émergence de l'absolutisme au XVIe siècle va consacrer cette évolution irréversible, marquée par différents jalons : l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 imposera le vernaculaire royal dans la communication judiciaire, mettant ainsi un terme à la diglossie qui spécifiait jusqu'alors l'expression souveraine, légiférant en français mais jugeant en latin.
C'est ce nouveau principe qui sera mis en oeuvre dans les différentes conquêtes : la langue du roi, marque de sa souveraineté, va devenir un des principaux instruments de gestion et d'assimilation des nouveaux territoires.
Auteur
Agnès Blanc est docteur en droit, chargée d'enseignement à la Faculté de droit et des sciences économiques de l'université de Perpignan lia Domitia.
La langue de la République est le français.
L'insertion de la norme en 1992 dans la Constitution de 1958 montre que le droit public, illustré ici dans la relation entre l'unicité linguistique et l'unité étatique, ne peut être étudié en faisant abstraction de la perspective historique de son développement. L'existence dans le droit positif d'une relation entre la recherche de son unité politique par l'Etat et l'instrumentalisation à cette fin d'une langue unique, la langue française, apparaît, en effet, dans l'histoire des institutions françaises aux temps de la souveraineté royale.
Le roman, ancêtre du français, sera d'abord la langue de la Francia Occidentalis à la suite des Serments de Strasbourg de 842 et du Traité de Verdun de 843. L'institution d'une unité linguistique est dès lors théoriquement devenue le critère de l'unité de l'Etat en France. Avec l'émergence de la féodalité et l'émiettement linguistique qu'elle suscita, ce critère d'identité linguistique va évoluer et s'affermir lentement au gré de la reconstitution de la souveraineté royale: au fur et à mesure que l'Etat se reconstruit et se resserre autour d'un pouvoir unique, l'unité de langue se précise dans le choix de la langue française.
La langue française devient alors la langue unique d'expression de la souveraineté royale. L'émergence de l'absolutisme au XVIe siècle va consacrer cette évolution irréversible, marquée par différents jalons : l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 imposera le vernaculaire royal dans la communication judiciaire, mettant ainsi un terme à la diglossie qui spécifiait jusqu'alors l'expression souveraine, légiférant en français mais jugeant en latin.
C'est ce nouveau principe qui sera mis en oeuvre dans les différentes conquêtes : la langue du roi, marque de sa souveraineté, va devenir un des principaux instruments de gestion et d'assimilation des nouveaux territoires.
Auteur
Agnès Blanc est docteur en droit, chargée d'enseignement à la Faculté de droit et des sciences économiques de l'université de Perpignan lia Domitia.
Sommaire
L'INSTITUTION ORIGINELLE DE LA RELATION ENTRE L'UNITE DE LANGUE ET L'UNITE DE L'ETAT - Les prolégomènes de la relation entre unité de langue et l'unité d'Etat
- L'institution de l'unité de langue comme critère de l'unité de l'Etat (Le roman est la langue de la Francia occidentalis)
- L'affirmation de l'unité du pouvoir et de son unité linguistique d'expression : une évolution spontanée
- L'affermissement de l'unité du pouvoir et de son unité linguistique d'expression : une évolution soutenue
- L'instrumentalisation de la langue française dans le domaine judiciaire : l'unification de l'expression linguistique de la souveraineté par l'exclusion du latin
- L'instrumentalisation de la langue française dans la gestion des conquêtes : l'unification de l'expression de la souveraineté linguistique par l'imposition du français