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19 janv. 2011

J.-F. Nieus (ed.) "Le vassal, le fief et l’écrit. Pratiques d’écriture et enjeux documentaires dans le champ de la féodalité (XIe-XVe s.). Actes de la journée d’étude organisée à Louvain-la-Neuve le 15 avril 2005", Brépols, 2010

Information transmise par A. Mergey:
J.-F. Nieus (ed.)
Le vassal, le fief et l’écrit
Pratiques d’écriture et enjeux documentaires dans le champ de la féodalité (XIe-XVe s.). Actes de la journée d’étude organisée à Louvain-la-Neuve le 15 avril 2005

Brépols (Textes, Etudes, Congres n°23), 2010, 218 p., ISBN:978-2-503-52892-2, 30 euros
Présentation éditeur
La féodalité est un thème majeur de l’histoire médiévale, et un sujet de polémique récurrent parmi les historiens de la société, des structures politiques et institutionnelles ou encore de l’économie. La rencontre organisée au Département d’histoire de l’Université catholique de Louvain le 15 avril 2005 entendait offrir un regard nouveau sur la question, en donnant aux spécialistes de la féodalité – celle du Nord comme celle du Sud, peu habituées à se croiser dans l’historiographie – l’occasion de réfléchir sur la nature et les usages des sources écrites propres à leur objet. Ce volume rassemble les contributions présentées à cette occasion.
La production des juristes médiévaux est revisitée par Gérard Giordanengo (Paris), qui s’interroge sur son impact sur l’évolution des pratiques féoda­les. Les formes prises par la diplomatique féodale sont analy­sées par Hélène Débax (Toulouse-Le Mirail) et Jean-François Nieus (Namur) aux extrémi­tés de l’espace capétien, faisant ressortir l’immense contraste qui oppose le Midi languedo­cien au nord de la France en ce domaine. Plus spectaculaire encore serait la singularité flamande, selon l’hypothèse développée par Dirk Heirbaut (Gand) : le bon fonctionnement d’une féodalité cen­tralisée au profit des comtes aurait rendu tout recours à l’écriture superflu avant le XIVe siècle. Karl-Heinz Spiess (Greifswald) se concentre quant à lui sur les plus anciens relevés de fiefs et de vassaux dans l’Empire, pour souligner leur caractère mémoriel dans une société aristocratique en train de s’ouvrir à la culture écrite.
Les autres contribu­tions sont axées sur les inventaires féodaux des derniers siècles du Moyen Âge, dont elles illustrent chacune à leur manière la richesse pour l’historien. Les registres d’actes de reconnaissance rendus aux comtes d’Armagnac, scrutés par Emmanuel Johans (Le Mans), témoignent d’une instrumentalisation habile des liens vassaliques dans un État princier en formation. Les imposantes campagnes de description de fiefs lan­cées sous le duc de Bourgogne Charles le Téméraire permettent, selon Antheun Janse (Leyde), d’esquisser une fresque globale des fortunes aristocratiques dans le dernier tiers du XVe siècle. Elles permettent aussi, comme le montre Jean-Marie Yante (Louvain-la-Neuve) à travers l’exemple de l’ancien comté d’Arlon, de mener des enquêtes de géo­graphie historique d’une précision inédite.
Ces regards croisés sur les «documents féodaux», aussi riches et variés soient-ils, n’épuisent certes pas la problématique complexe et fascinante du recours à l’écrit dans le contexte féodal. Le présent volume constitue avant tout une invitation à poursuivre la réflexion.