Julien Boudon
La passion de la modération
La passion de la modération
d'Aristote à Nicolas Sarkozy
Dalloz (Les sens du droit), juin 2011, 116 p., ISBN:9782247106073, 20€
Présentation éditeur
Saurait-on être passionnément modéré ou cultiver la modération avec passion?
Le titre de cet ouvrage constitue un paradoxe. La tradition philosophique, notamment grecque, enseigne que la modération est maîtrise (voire anéantissement) des passions. Or cette tradition, qui a inauguré ce qu’on appelle l’âge moral de la modération, a connu une rupture au siècle des Lumières. La modération cesse en effet d’être rapportée à des vertus individuelles pour être appréhendée comme le but ultime du Gouvernement: le constitutionnalisme libéral, fait de séparation des pouvoirs, postule que la modération résultera plus de la mécanique institutionnelle que de la moralité des gouvernants. Ce fut l’avènement de l’âge politique de la modération, dans lequel nous vivons encore. La modération est alors localisée: elle s’inscrit au centre.
Cet âge politique de la modération dévoile aujourd’hui ses faiblesses: le «sarkozysme» en est la preuve car il met en évidence que la mécanique institutionnelle ne saurait remplacer sans dommages les vertus attendues des gouvernants. Il convient donc de restaurer – sans dogmatisme et sans illusion – l’acception morale de la modération.
Saurait-on être passionnément modéré ou cultiver la modération avec passion?
Le titre de cet ouvrage constitue un paradoxe. La tradition philosophique, notamment grecque, enseigne que la modération est maîtrise (voire anéantissement) des passions. Or cette tradition, qui a inauguré ce qu’on appelle l’âge moral de la modération, a connu une rupture au siècle des Lumières. La modération cesse en effet d’être rapportée à des vertus individuelles pour être appréhendée comme le but ultime du Gouvernement: le constitutionnalisme libéral, fait de séparation des pouvoirs, postule que la modération résultera plus de la mécanique institutionnelle que de la moralité des gouvernants. Ce fut l’avènement de l’âge politique de la modération, dans lequel nous vivons encore. La modération est alors localisée: elle s’inscrit au centre.
Cet âge politique de la modération dévoile aujourd’hui ses faiblesses: le «sarkozysme» en est la preuve car il met en évidence que la mécanique institutionnelle ne saurait remplacer sans dommages les vertus attendues des gouvernants. Il convient donc de restaurer – sans dogmatisme et sans illusion – l’acception morale de la modération.
Sommaire
I. L’âge moral de la modération - Modération et juste milieu
- Modération et tempérance
- Le juste milieu à nouveau: la colère est-elle un excès?
- De l’âge moral à l’âge politique de la modération: les étapes d’une transition
- La mécanique institutionnelle au service de la liberté
- Révolution et Contre-révolution
- La modération localisée: le centrisme
- Le sarkozysme et les indices de son immodération
- Un appel à la pratique des vertus éloigné de tout dogmatisme
- Les faiblesses dévoilées du constitutionnalisme libéral
- Les remèdes concevables