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27 juin 2011

Univ Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHPST, Soutenance: E. Aucouturier "La guerre biologique: perspective historique et critique", Paris, 2 juil. 2011

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (IHPST) 
Soutenance de thèse 

Etienne Aucouturier
La guerre biologique: perspective historique et critique

Paris
Samedi 2 juillet (14h)
Jury:
  • Didier BAZALGETTE (Direction Générale de l’Armement, Examinateur)
  • Patrice BRET (EHESS, Centre Alexandre Koyré - Chargé de recherche à l'IRSEM)
    Patrice BINDER (Médecin général inspecteur (2s) – Fonctionnaire de sécurité défense de l'INSERM, Examinateur)
  • Pr. Jean-Claude DUPONT (Université de Picardie, Rapporteur)
  • Pr. Jean GAYON (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de la thèse)
  • Pr. Jeanne GUILLEMIN (Massachusets Institute of Technology - Boston College, Examinatrice)
  • Pr. Henri KORN (Professeur honoraire à l'Institut Pasteur, Directeur de recherche émérite à l'INSERM, Membre de l'Académie des Sciences, Rapporteur)
  • Pr. Michel MORANGE (École Normale Supérieure - Université Pierre et Marie Curie, Président du jury)



Résumé
Le but de la thèse est de proposer une analyse et une définition nouvelle de la notion de guerre biologique, couramment restreinte – dans les définitions de l’OTAN et du Département de la défense des USA – au seul usage guerrier de micro-organismes pathogènes ou de toxines biologiques. La nomenclature militaire contemporaine associe symétriquement la guerre biologique à l'armement biologique. À travers notre perspective à la fois historique et critique, nous étendons la portée de ce concept problématique – car il mêle dans son énoncé les champs politique et biologique –, sur la base du fait que la guerre biologique a aussi été entendue depuis la fin du XIXe siècle comme une guerre populationnelle, c’est-à-dire ciblant des populations biologiques. Dans la première partie de notre thèse, nous étudions l’histoire du programme français d’armement biologique et chimique, depuis ses origines au début du XXe siècle jusqu’à son héritage actuel. Notre deuxième partie est un compte rendu historique de la guerre biologique à l'échelle internationale. Il a pour vocation d'identifier les traits communs – historiquement déterminés – et les divergences éventuelles entre les différents programmes de guerre biologique, dans les pays qui en ont poursuivi, au cours du XXe siècle.
Dans la dernière partie critique, nous articulons ce travail historique avec divers champs théoriques – moral et politique, évolutionniste et de philosophie de la biologie, ainsi qu’économique et géopolitique – qui nous fournissent un ensemble d’éléments convergents, nous permettant d’éclairer de plusieurs points de vue la notion de guerre biologique et d’appuyer notre définition de cette notion.
Mots clés
 guerre biologique ; armement biologique ; armement chimique.
Abstract
In my dissertation, I propose an analysis and a new definition of the notion of biological warfare, usually restricted - in the definitions of the NATO and Department of Defense of the USA - to the wartime use of biological weapons, pathogenic microorganisms or biological toxins. The contemporary military nomenclature symmetrically associates biological warfare with biological weapons, i.e. a practice to a technology. Through an historical and critical perspective, I extend the scope of this problematic concept - involving both the political and the biological -, on the basis of the historical fact that biological warfare was also understood, since the end of the XIXth century, as a form of war targeting biological populations. My thesis is divided in three main parts. The first introductory part consists in a first-hand historical study of the French biological weapons program, from its start at the beginning of the XXth century to its contemporary heritage. The second chapter mainly consists of a second-hand history of biological warfare on an international scale. It aims at comparing the various features of biological warfare programs, in the countries that have pursued such programs during the XXth century. In the last theoretical and critical part, I articulate this historic work with diverse theoretical perspectives - ethical, political, evolutionist, in the philosophy of biology, as well as economical and geopolitical. These perspectives provide a set of converging clues, allowing me to enlighten the ambiguous notion of biological warfare, and to propose my definition of biological warfare.
Keywords
Biological warfare ; biological weapons ; chemical weapons.

Table des matières 
Résumé, p. 3
Abstract, p. 5
Remerciements, p. 7
Table des sigles, p. 13
Liste des figures et tableaux, p. 15
Introduction, p. 17
Délimitation du sujet, p. 17
Contraintes méthodologiques, p. 24
Préambule. - Précédents historiques, p. 31
 I. Quelques événements anciens, p. 31
II. Quelques conceptions précoces de la guerre biologique moderne, p. 36
Première Partie. - La France et la guerre biologique, p. 41
Chapitre Ier. - Auguste Trillat et les premières techniques d’infection et de désinfection à grande échelle, p. 47
I. 1. Epidémiologie et météorologie, p. 50
I. 2. Applications militaires, p. 57
I. 3. La première guerre mondiale et la guerre microbienne, p. 60
Conclusions du chapitre Ier, p. 64
Chapitre II. - La création d’un programme français d'armement biologique (1921-1947), p. 67
I. 1. La Poudrerie du Bouchet dans le cadre du développement du programme français, p. 72
II. 2. La station d’essais du Bouchet pendant l’occupation nazie, p. 84
Conclusions du chapitre II, p. 91
Chapitre III. - De la réorganisation de la défense biologique française à son déclin (1947-1954), p. 97
III. 1. La Commission médicale de défense contre la Guerre Moderne, p. 102
III. 2. Vers une défense biochimique, p. 123
III. 3. La Commission des études et expériences chimiques et bactériologiques, p. 135
Conclusions du chapitre III, p. 146

Chapitre IV. - Les débuts de B2-Namous et de la clandestinité d’État, p. 147
IV. 1. Le déclin, p. 147
IV. 2. Vers un réarmement: 1959-1965, p. 162
IV. 3. Les essais du Sahara et la privatisation d’activités de défense biochimique, p. 177
IV. 4. La clandestinité d’État et la loi, p. 202
IV. 5. Conclusions du chapitre IV, p. 213
IV. 6. Épilogue: qu’en fut-il de la guerre biologique en France après 1972?, p. 213
Conclusions de la première partie, p. 224

Deuxième Partie. - La guerre biologique au XXe siècle, vue d’ensemble, p. 227
Chapitre V. - La première guerre mondiale, p. 233
V. 1. Sabotage, p. 233
V. 2. La guerre chimique, p. 236
Conclusion du chapitre V, p. 240
Chapitre VI. - L’entre-deux guerres, p. 241
 VI .1. Les leçons de la première guerre: Haldane et la défense de l’armement chimique, p. 242
VI. 2. Une autre critique marxiste: Florimond Bonte et la guerre de demain, p. 248
VI. 3. «Les expériences allemandes au point de vue de la guerre bactériologique», p. 251
VI. 4. La cruelle expérimentation japonaise, p. 256
Conclusion du chapitre VI, p. 262
Chapitre VII. - La seconde guerre mondiale, p. 263
 VII. 1. La vermine symbolique, p. 264
VII. 2. La fin de l’unité 731 et le début de la guerre froide biologique, p. 267
VII. 3. Porton Down & Camp Detrick, p. 271
Conclusion du chapitre VII, p. 276
Chapitre VIII. - La guerre froide, p. 277
 VIII. 1. Nouvelles perspectives et redéfinitions de la guerre biologique, p. 278
VIII. 2. L’indignation marxiste lors de la guerre de Corée et les dépositions de John Quinn et Kenneth Enoch, p. 281
VIII. 3. Et les méchants projets devinrent bons, p. 291
VIII. 4. La guerre du Vietnam, p. 298
VIII. 5. Les origines de Биопрепарат (Biopreparat), p. 304
Conclusion du chapitre VIII, p. 309
Chapitre IX. - La seconde guerre froide (1975-1985), p. 311
IX. 1. Biopreparat et l’incident de Sverdlovsk, p. 313
IX. 2. Gruinard Island, p. 317
Conclusion du chapitre IX, p. 321

Chapitre X. - La privatisation de la guerre biologique et la diffusion de l’ennemi, p. 323
X. 1. L’Afrique du Sud et le projet Coast, p. 324
X. 2. Le bioterrorisme, p. 326
Conclusion du chapitre X, p. 333

Conclusions de la deuxième partie, p. 335

Troisième partie. - Critique de la notion de guerre biologique, p. 337
Chapitre XI. - Économie de la guerre biologique, p. 349
XI. 1. Le marché des biotechnologies et le complexe militaro industriel: connaissance et secret, p. 349
XI. 2. Outils juridiques, p. 353
XI. 3. Biotechnologie & prospective: état des lieux, p. 358
Conclusion du chapitre XI, p. 364

Chapitre XII. - Aspects éthiques et épistémiques de la guerre biologique, p. 365
XII. 1. Le Bayardisme ou la qualité de la mort, p. 366
XII. 2. La dualité des biotechnologies: une question morale, juridique et épistémique – non technologique, p. 374
XII. 3. La connaissance négative: dualité et secret, p. 382
XII. 4. Perception du risque biologique, p. 389
Conclusion du chapitre XII, p. 396

Chapitre XIII. - Guerre et biologie, p. 397
XIII. 1. Qu’est ce qu’une population biologique et en quoi est-ce distinct d’une population culturelle ou d’un peuple?, p. 398
XIII. 2. Philosophie de la guerre biologique: le dilemme du guerrier naturaliste, p. 403
XIII. 3. Hypothèses et limites de l’application de la notion de guerre biologique au sens fort, p. 410
Conclusion du chapitre XIII, p. 418

Conclusions de la troisième partie, p. 419
Conclusion générale, p. 421 

Liste des références, p. 427
1. Sources non publiées, p. 427
2. Sources publiées, p. 428
3. Textes de lois et autres sources publiées, p. 442
4. Sources internet et audiovisuelles, p. 443

Annexe: détail des sources non-publiées, p. 445
Index des noms et des matières, p. 459
Table des matières détaillée, p. 467

Lieu
  • Amphithéâtre de gestion (Sorbonne), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,  1, rue Victor Cousin - 75005 Paris

Contact:
  • Etienne Aucouturier, Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (IHPST), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 13 rue du Four, 75006 Paris - etienne.aucouturier@gmail.com