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27 oct. 2011

G. Demelemestre, "Les Deux souverainetés et leur destin. Le tournant Bodin - Althusius", Cerf, 2011

Information transmise par L. Kondratuk:
Gaëlle Demelemestre
Les Deux souverainetés et leur destin
Le tournant Bodin - Althusius

Paris, Eds. du Cerf (La Nuit surveillée), août 2011, 286 p., ISBN:978-2-204-09517-4 /  EAN/9782204095174, 27€
Présentation éditeur
Il n'est pas usuel de parler de deux types de souveraineté. La souveraineté n'est-elle pas la forme normative moderne du pouvoir politique, comme le signale l'utilisation récurrente de l'expression : « État souverain » ? Et pourtant, quand Jean Bodin, juriste français du XVIe siècle, a inventé ce concept sans se douter de la fécondité qu'en révélera la modernité, un autre penseur nettement moins connu, Johannes Althusius, de nationalité allemande, confronté à une conjoncture historique bien différente, a repris la souveraineté bodinienne pour la reconnaître au « peuple organisé ». À la souveraineté comprise comme force matérielle instituée à partir d'un axe hiérarchique et centralisé, il a opposé la représentation d'une souveraineté comme puissance relationnelle, de forme coopérative et fédéraliste. Deux conceptions du pouvoir, du droit et de la société, venaient de s'ouvrir, dont la modernité n'allait retenir que la première version. 

Le présent essai montre comment la théorie d'Althusius questionne la prégnance de ce modèle, en instaurant une distance critique par rapport à certaines de nos croyances ou certitudes au sujet de la nature et de la finalité de l'institution politique moderne.

Sommaire
  • Introduction 
PREMIÈRE PARTIE. - LA CONCEPTUALISATION BODINIENNE DU POUVOIR POLITIQUE COMME EXPRESSION DE LA SOUVERAINETÉ
Chapitre I. L'unité de la République assurée par l'unicité de la compétence souveraine. 
  • Sens et portée de l'absoluité de la souveraineté
  • La « majestas » du souverain comme principe d'obligation
  • L'obéissance justifiée par la « majestas »
  • La perpétuité de la souveraineté, ou la double nature du souverain
  • La justice, guide téléologique du souverain
  • Des réels objets de la politique et de ceux qui n'en font pas partie
  • L'administration du pouvoir souverain, véritable foyer de la justice
  • Conclusion
Chapitre II. L'infléchissement volontariste de l'action politique : Bodin et sa postérité
  • La composition sociale de la République bodinienne
  • La famille, « vraie source » et « vraie image » de la République
  • Ce qu'est un citoyen
  • De la liaison entre le souverain et son peuple
  • « Si veult le roi, si veult la loi »
  • La primauté de la loi comme expression de la volonté
  • Le droit positif réalisé par la puissance efficiente de la loi
  • Modernité de la souveraineté : le modèle de l'administration française
  • Hobbes, Rousseau et les premiers pas des révolutionnaires français
  • L'extériorité maintenue entre le pouvoir et les individus
  • La permanence d'un pouvoir d'État dirigiste
  • Conclusion
DEUXIÈME PARTIE. - LA THÉORIE ALTHUSIENNE DE LA SOUVERAINETÉ COMME UNITÉ D'ACTION ORGANISÉE
Chapitre I. La forme politique du Saint Empire romain germanique
  • La constitution d'un espace socio-politique par le moyen du « Bund »
  • La diversité sociale et politique abritée par l'Empire
  • La création par les villes du « Bund »
  • L'organisation gouvernementale de l'Empire germanique
  • Un empereur qui n'est pas souverain
  • Le pouvoir de la Diète d'Empire
  • Les fragilités d'une organisation politique consensuelle
  • Les tentatives en vue de construire un espace commun indépendant des pouvoirs dynastiques
  • L'incidence du droit germanique sur la particularisation des membres de l'Empire
  • L'intégration germanique finale par la puissance dynastique des Hohenzollern
Chapitre II. La « communicatio » base de toute relation socio-politique
  • Une tentative de redéfinition de l'objet politique
  • La vie symbiotique ou sociabilité comme objet primordial de la politique
  • La « communicatio », condition de possibilité de la sociabilité
  • Le développement de la vie juste comme sens ultime du droit souverain
  • La portée épistémique de la « communicatio »
  • Le souci premier du respect des conditions de sociabilité pour chaque homme
  • La richesse et la diversité de la vie collective ressortant d'une analyse philosophique de la « communicatio »
  • L'axiologie corporative de la « consociatio universalis » : les communautés de biens, de fonctions et de droits
  • Les réalités sociétales privées
  • Les formes d'association publiques
  • Conclusion
Chapitre III. La juste répartition des fonctions et des droits dans l'association universelle
  • La souveraineté, principe dynamique à la base de l'organisation globale du peuple
  • Les théories émergentes de la souveraineté du peuple
  • La souveraineté comme principe dynamique d'unité de la « consociatio universalis »
  • L'absence d'antagonisme, dans la République althusienne, entre l'« universitas » et la « sociétés »
  • Les membres du gouvernement suprême, ou « majoris status »
  • L'institution d'une démocratie corporative
  • La reconnaissance du peuple souverain
  • La concorde comme moteur de la dynamique souveraine
  • Conclusion
  • Conclusion générale
  • Bibliographie sélective
  • Index des noms