Chercher in Nomôdos

21 oct. 2011

A. Guéry (éd.) "Montchrestien et Cantillon. Le commerce et l'émergence d'une pensée économique", ENS Éds, 2011

Information transmise par Fr. Audren:
Alain Guéry (éd.)
Montchrestien et Cantillon
Le commerce et l'émergence d'une pensée économique

Paris, ENS Éditions,  juin 2011, ISBN-10 2-84788-216-2 / ISBN-13 978-2-84788-216-2, 35€
Présentation 
Comment est apparue la catégorie de pensée des phénomènes sociaux que nous englobons aujourd'hui sous le terme d'économie, mot désignant autrefois un ordre de la vie domestique ? Une question de cette importance, pourtant assez négligée, trouve une réponse dans les écrits sur le commerce qui privilégient la mise en rapport des échanges avec la production plutôt que la résolution de questions pratiques.

Deux ouvrages émergent de ce point de vue. Le Traicté de l'économie politique (1615) de Montchrestien envisage la possibilité d’un autre ordre de la vie sociale en prônant le respect des règles qui conditionnent l’échange et la production en les liant l’un à l’autre, ce qui amène son auteur à les définir. L’Essai sur la nature du commerce en général (1755) de Cantillon envisage ces règles de manière plus analytique, inaugurant la forme majeure du savoir économique venue jusqu’à nous, mais l’isolant aussi des autres approches des relations sociales.
Travaillant ensemble, au sein d’un même groupe de recherches, les historiens, économistes et philosophes réunis ici, spécialistes de diverses périodes et sociétés, ont posé aux deux ouvrages fondateurs les mêmes questions sur leurs appareils de référence et sur leurs éventuelles connivences intellectuelles. Ils ont mesuré l’efficacité des concepts élaborés par les deux auteurs en les testant, d’une part au sein même de leurs œuvres, par examen de l’appréhension de l’espace, de la population, de la monnaie, du pouvoir, qu’ils permettaient ; et d’autre part hors d’elles, en appliquant certains de ces concepts, tel celui d’entrepreneur, à l’analyse de situations historiques étrangères au contexte d’apparition de ces œuvres. Montchrestien en sort réhabilité ; Cantillon démontre sa pertinence. Demeure alors le long débat qu’ils inaugurent pour classer ou non le savoir nouveau dans l’ordre du politique ou en dehors de lui.

Sommaire
  • Alain Guery — Introduction. De Montchrestien à Cantillon : de l'économie politique à l'analyse économique
  • Martine Grinberg — De la tragédie au théâtre de la vie civile : Montchrestien
  • Jean Andreau — Les allusions à l'Antiquité dans le Traité de Montchrestien
Possibles dialogues
  • Jérémie Barthas — Le Traicté de l'œconomie politique est-il un anti-Machiavel ? Note philologique, historiographique et critique
  • Catherine Larrère — Montesquieu et Cantillon
Civilisations de l'entrepreneur
  • Jean Andreau — Entrepreneur et entreprise chez Montchrestien et Cantillon
  • Christian Lamouroux — L'entrepreneur, l'entreprise et l'ordre social : Cantillon, Montchrestien et la Chine médiévale
Savoirs démographiques et spatiaux
  • Christine Théré — Connaître le nombre des hommes chez Montchrestien et Cantillon : le dénombrement, l'arithmétique politique et les principes du peuplement
  • Jean-Marie Baldner et Anne Conchon — Les territoires de l'économie. Lectures croisées de Montchrestien et Cantillon
Richesses métalliques et circulation monétaire
  • Valérie Gratsac-Legendre — L'orfèvrerie et la monnaie au XVIIIe siècle : quelques observations autour d'une relation étrange
  • Lucien Gillard — Le statut de la monnaie dans le Traité de Montchrestien et dans l’Essai de Cantillon
Puissance économique et grandeur politique
  • Jérôme Maucourant — Souveraineté et économie selon Montchrestien et Cantillon