Paris Economica (Corpus / Histoire du droit), nov. 2011, 136 p., ISBN:978-2-7178-6117-4, 17€
Présentation éditeur
Le droit du travail est assez marqué par les évolutions économiques, politiques et sociales et par certains grands événements de notre histoire générale, comme le Front populaire, la Libération ou le Mouvement de mai 1968. Mais on ne doit pas ignorer la logique propre de son évolution, conditionnée par les besoins d'une organisation optimale de la production. Ces besoins s'incarnent dans trois grands thèmes, toujous présents depuis deux siècles, mais avec des intensités différentes.
Il y a d'abord la libération du travail, conquise énergiquement contre les millénaires de malédiction et d'enchaînement du labeur, contre l'esclavage et le servage, mais aussi contre les conceptions étroites du corporatisme. Le droit du travail est ainsi centré sur la défense de la liberté du marché, qui impose aussi la mise en place d'institutions de discipline et de règlement des différends pour permettre aux nouvelles relations de travail, fondées sur le contrat, de fonctionner correctement.
Mais l'équilibre contractuel est rompu par la croissance de la grande industrie et le droit devra s'occuper de protéger la partie faible, sur le plan de l'hygiène et de la sécurité d'abord, puis également dans la dimension économique du salaire et de l'emploi. Le développement de la réglementation, accompagnée de l'action de contrôle de l'inspection du travail, sera très sensible depuis la fin du XIXe siècle.
Enfin, dans une optique de meilleure protection et organisation, tout en respectant les fondements libéraux de l'économie qui pourraient être menacés par les excès d'une réglementation, on reconnaîtra l'importance des forces collectives. Les syndicats ouvriers et patronaux auront ainsi la possibilité de créer du droit à travers les conventions collectives, tandis que dans l'entreprise le quotidien des relations de travail doit être amélioré par le développement des institutions représentatives du personnel.
Auteur
Norbert Olszak, agrégé d'histoire du droit, est professeur à l'École de droit de la Sorbonne (Université Paris 1). Il est membre du Conseil scientifique du Comité d'histoire des administrations chargées du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (CHATEFP), du Comité d'histoire de la Sécurité sociale (CHSS) et de l'Institut français d'histoire sociale (IFHS).