Eric BoriesHegel et le droit
(textes et commentaires)
Lorsque Hegel, en 1820, met un point final à l’écriture de ce qui devait être son ultime création philosophique (les publications ultérieures de 1827 et 1830 ne seront que des reprises), celui-ci fait oeuvre d’une conception originale et inédite du droit. Les Principes de la philosophie du droit nous font découvrir un droit qui, compris comme processus d’effectuation de la liberté, se propose de réparer les incomplétudes de son aspect juridique, simple droit de contraindre, et de la moralité, simple droit de la certitude subjective. Cette pensée, au sein de laquelle le droit s’étend à tout le système de la liberté et progresse vers un accomplissement de plus en plus abouti de celle-ci en tant qu’idée, ne saurait cependant s’en tenir à une représentation, fût-elle habile et rigoureuse, de cette dernière. Œuvre de l’«esprit objectif», le droit hégélien s’enrichit en effet lui-même en irrigant le fil de nos vies, et se définit dans les épreuves que nous faisons de la famille, de la société civile, et de l’État. C’est pourquoi, en nous parlant d’amour, de contrat de propriété et d’échange, de confiance dans la loi, en excitant notre disposition à nous indigner de l’injustice toujours possible et toujours réelle des lois, la philosophie hégélienne du droit nous parle de nous; de l’apprentissage difficile, quelquefois heureux, que notre vie sociale nous offre de la liberté.
Sommaire
Liste des abréviations
II. De «l’esprit des lois» à «l’esprit objectif»
III. Critique de l’historicisme juridique
IV. Une méthode du développement conceptuel
II. La récusation du décisionnisme et du normativisme
III.«Institutionnalisme fort» ou «institutionnalisme faible»?
IV. L’institution comme puissance
II. L’expérience vivante de la liberté
Une conception du droit originale
I. ProblèmeII. De «l’esprit des lois» à «l’esprit objectif»
III. Critique de l’historicisme juridique
IV. Une méthode du développement conceptuel
La controverse de l’institutionnalisme
I. Le droit positif pensé comme «seconde nature»II. La récusation du décisionnisme et du normativisme
III.«Institutionnalisme fort» ou «institutionnalisme faible»?
IV. L’institution comme puissance
Le monde et la vie
I. L’Un et le multipleII. L’expérience vivante de la liberté
Textes commentés
- Le droit est l’être-là de «la liberté comme idée»
- Le côté positif du droit
- Le droit abstrait comme droit de contraindre
- Le criminel et le héros tragique
- Les institutions de la Sittlichkeit
- L’essence éthique et la faute
- Critique du contrat social
- Le patriotisme
- Le besoin d’État
Vocabulaire
- Acte (Tat) – action judiciaire (actio) – action morale (Handlung)
- Disposition d’esprit éthique (sittliche Gesinnung) – disposition d’esprit politique (politische Gesinnung)
- Droit
- Droit naturel
- Droit strict
- Esprit objectif
- État
- Éthicité (Sittlichkeit) – Vie éthique (sittliches Leben)
- Famille
- Histoire du monde
- Historicisme juridique
- Institution – Institutionnalisme
- Personnalité juridique
- Personne morale
- Représentation
- Seconde nature
- Société civile
Bibliographie
I. Œuvres de HegelII. À propos de la philosophie hégélienne du droit
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