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24 mai 2012

EHESS CEIAS: colloq. "Cosmopolitismes de la première modernité. Le cas de l’Asie du Sud (XVIe-XVIIIe s.). Sources, itinéraires, langues", Paris, 24-25 mai 2012

Ecole des hautes Etudes en Sciences sociales
Centre d'Etudes de l'Inde et de l'Asie du Sud
Colloque

Cosmopolitismes de la première modernité
Le cas de l’Asie du Sud (XVIe-XVIIIe siècle)
Sources, itinéraires, langues

Paris, 
24-25 mai 2012

Présentation
Ce colloque entend retracer les contours du cosmopolitisme en tant que pratique (rencontre avec d’autres polis) et Weltanschauung (valorisation de la pluralité vécue, définition de soi en lien avec cette pluralité) dans une région du monde – l’Asie du Sud – qui, au cours des XVIe-XVIIIe siècles, constitua non seulement un pôle majeur de l’espace de circulation de l’Asie musulmane mais aussi un nœud des flux humains, matériels et immatériels reliant l’Occident à l’Orient. Terre d’accueil pour de nombreuses élites en quête de patronage, terre d’ancrage pour d’autres que diverses contraintes appellent ailleurs ou encore simple étape au sein de parcours transocéaniques en quête de richesses ou de savoirs, l’Asie du Sud de la première modernité apparaît dans tous les cas comme un terrain particulièrement propice à la construction d’identités et de visions cosmopolites, tant au niveau individuel qu’à celui de la polis.

Notre objectif est d’examiner au plus près les acteurs historiques et les différentes logiques culturelles qui poussèrent ces derniers à circuler, élaborer de nouveaux modes de gouvernement, relever des défis intellectuels et même à se convertir à d’autres religions dans un monde en ouverture croissante et offrant par là même une gamme de choix et de possibilités toujours plus large. La question sous-jacente est de déterminer comment et pourquoi se fabrique un cosmopolite mais aussi de faire émerger les différents outils dont l’historien dispose pour étudier cette qualité durant les siècles de la première modernité. Le cosmopolitisme nous apparaît en effet non comme une qualité permanente mais comme un processus dont les flux et reflux sont intimement liés aux conjonctures historiques et politiques. Tantôt assimilé, imité et admiré tantôt conspué et même officiellement proscrit (comme ce fut le cas au Japon), le cosmopolitisme se heurte avant tout à ses propres limites. Et, de fait, il nous semble que c’est aussi en mettant à jour les limites du cosmopolitisme que nous serons le mieux à même de proposer une première ébauche de sa géographie sociale et culturelle.

Le cosmopolitisme en Asie du Sud apparaît en effet aussi hétérogène en tant que concept qu’en tant que pratique ou habitus. C’est donc sous un angle résolument pluriel que nous entendons l’aborder et avec une volonté de multiplier les angles d’approche (acteurs, langues, lieux, activités à « vocation » cosmopolite) mais aussi de croiser ses différentes manifestations afin d’en faire mieux ressortir les constantes, variantes et limites. Bien que les cosmopolitismes à l’œuvre, par exemple, dans l’empire moghol et parmi les acteurs européens présents en Asie du Sud (Portugais, Italiens, Hollandais, Français et Anglais) diffèrent substantiellement les uns des autres, une comparaison entre ces différentes variétés apparaît ainsi particulièrement prometteuse. Le cosmopolitisme se cache parfois aussi, il ne faut pas l’oublier, là où on l’attendrait le moins. Bien que l’Inquisition de Goa ait été une institution visant précisément à abolir la diversité religieuse et à extirper l’idée même de pluralisme religieux en Asie portugaise, elle généra ironiquement une archive de rêves culturels cosmopolites d’une extraordinaire richesse.

Il s’agira, au cours des deux jours de ce colloque, de faire dialoguer des historiens de l’Asie du Sud spécialistes de domaines (études missionnaires, empire moghol, orientalismes, histoire coloniale, etc.) qui, bien que complémentaires, sont encore trop souvent travaillés de façon compartimentée et ce, de façon à élargir le répertoire actuellement connu des archives, histoires, cartographies et disciplines des cosmopolitismes à l’œuvre en Asie du Sud.

PROGRAMME
Jeudi 24 mai 2012

9h30-10h: Corinne Lefèvre and Ines G. Županov (CNRS, CEIAS, CNRS-EHESS): Introduction

Face aux cosmopolitismes sud-asiatiques
Président de séance: Gabriel Martinez-Gros (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
  • 10h-10h30 Kumkum Chatterjee, Pennsylvania State University: The English East India Company and Cultural Cosmopolitanism in Early Modern South Asia
  • 10h30-11h Audrey Truschke, Columbia University, NYC: Regional Perceptions: Writing to the Mughal Court in Sanskrit.
11h00-11h30 Discussion
11h30-11h45 Pause
  • 11h45-12h15 Gijs Kruijtzer Wissenschaftskolleg/Humboldt University, Berlin: European Participation in Persianate Court Culture in the Seventeenth Century
12h15-12h30 Discussion

12h30-14h00 Déjeuner

Le voyage comme fabrique du cosmopolite? Des pratiques aux habitus
Président(e) de séance: Stéphane Van Damme (SciencesPo, Paris)
  • 14h-14h30 Giuseppe Marcocci, Università degli Studi della Tuscia: Renaissance Italy meets South Asia: Florentine and Venetian Travellers in a Cosmopolitan World
  • 14h30-15h Vikas Rathee, University of Arizona, Tucson: A Case of Cosmopolitan Particularism: The Laldas Bitak and Mahamati Pran-nath’s Journeys to Eminent Places and Persons of the Late-Seventeenth Century
15h-15h30 Discussion
15h30-15h45 Pause

  • 15h45-16h15 Istvan Perzcel, European University Institute, Budapest: Arabian Sea Cosmopolitanism: a Way of Life for the Saint Thomas Christians and their West Asian Interlocutors
  • 16h15-16h45 Paul Wormser, Inalco, Paris: Reading or living cosmopolitanism: the paradoxical experience of Nuruddin ar-Raniri across the 17th-century Indian Ocean
16h45-17h15 Discussion
17h15-18h00 Discussion générale

Vendredi 25 mai 2012
Rencontres cosmopolites et réseaux d’information
Président de séance: Sanjay Subrahmanyam (UCLA)
  • 10h-10h30 Jorge Flores, Vasco Da Gama Professor, Department of History and Civilization, EUI, Florence: How Cosmopolitan were the Hindu Interpreters of Early Modern Goa?
  • 10h30-11h Dhruv Raina, JNU, Delhi: Circulation and Cosmopolitanism in 18th Century Jaipur: The Workshop of Jyotishis, Nujumi and Jesuit Astronomers
11h00-11h15 Discussion
11h15-11h30 Pause
  • 11h30-12h Sumit Guha, Rutgers University: Westerners and knowledge of the West at the Maratha courts c.1670-1820
12h 30 Discussion

12h30–14h00 Déjeuner

Le cosmopolitisme mis en scène
Président(e) de séance: Charlotte de Castelnau-l’Estoile (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
  • 14h-14h30 Ananya Chakravarti, Chicago University: The Coffee-House of God: Conversation, Cosmopolitanism and Religious Dialogue
  • 14h30-15h Paolo Aranha, Warburg Institute, Londres: Vulgaris seu universalis: Early modern missionary representations of an Indian cosmopolitan space
15h00-15h30 Discussion
15h30-15h45 Pause

Cosmopolitisme et entreprise coloniale
Président(e) de séance: Vanessa Caru (Fondation Thiers, CEIAS, CNRS-EHESS)
  • 15h45-16h15 Jos Gommans, Leiden University : Early-modern Dutch Cosmopolitanism in South Asia: The Case of Cochin
  • 16h15- 16h45 Claude Markovits, CEIAS (CNRS-EHESS), Paris : Armed cosmopolitans: Indian sepoys and their travels in the service of the East India Company (1762-1801)
16h45-17h15 Discussion

17h15-18h15 Discussion générale

Fichiers à télécharger (site de Calenda.org)
Lieu
EHESS, 190-197 avenue de France, 75013 Paris (salles 638-641)

Contact

URL

Source: «Cosmopolitismes de la première modernité», Colloque, Calenda, publié le vendredi 04 mai 2012, http://calenda.revues.org/nouvelle23882.html