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1 juin 2012

EnS Lyon, Instit. d’hist. de la pensée classique: colloq. internat. "Philosophie de Rousseau", Lyon, 6-9 mai 2012

Information transmise par C. M. Herrera et Fr. Audren:
Ecole normale supérieure de Lyon
Institut d’histoire de la pensée classique (UMR 5037)
Colloque international 

Philosophie de Rousseau
Rousseau’s Philosophy 

Lyon
6-9 mai 2012 
Présentation
Du 6 au 9 juin 2012 sera organisé, dans le cadre de l’UMR 5037 et à l’ENS de Lyon, un colloque international spécifiquement consacré à la philosophie de Rousseau dont on trouvera ci-dessous la présentation. Ce colloque est organisé parallèlement aux activités de recherche du Groupe Jean-Jacques Rouseau qui sera désormais collectivement rattaché à l’UMR 5037.

2012, année du tricentenaire de sa naissance, sera l’occasion de marquer, de multiples manières et en divers lieux, la présence de Rousseau dans notre horizon intellectuel. Dans ce cadre, il a paru opportun d’organiser, en France où il a passé l’essentiel de son existence, un colloque international consacré à la philosophie de Rousseau. Si, en effet, sa stature de philosophe a été très tôt reconnue (à commencer par Kant et Hegel), c’est au cours du XXe siècle (Ernst Cassirer a initié ce mouvement) que l’on a pris la mesure de l’ampleur, de la cohérence, et de la puissance problématique de sa pensée. Ce renouveau interprétatif s’est développé dans trois directions principales

1° Prenant au sérieux l’affirmation de Rousseau selon laquelle sa pensée a, en un sens qui lui est propre, la cohérence d’un système, on a cherché à cerner les liens qui unissent sa théorie de l’homme, sa pensée politique, sa philosophie du langage et son esthétique, sa philosophie de l’existence, plus récemment sa philosophie de la connaissance et ce qu’il faudrait peut-être appeler sa métaphysique. Le second Discours, le Contrat social et l’Émile, sont ainsi progressivement apparus comme autant de centres à partir desquels s’organise, de façon spécifique mais concertante, l’unité de sa pensée.

2° Un important travail de contextualisation a montré que la profonde originalité de ses thèses se nourrit aussi bien de la tradition antique (Platon, Aristote, le stoïcisme, mais aussi l’épicurisme) que moderne (Machiavel, Hobbes, le jusnaturalisme, Descartes et Malebranche, Locke). Surtout, on a mieux reconnu le dialogue serré, parfois véhément, qu’il conduit avec les penseurs de son temps (Voltaire, d’Alembert, d’Holbach, Helvétius, Diderot…). Plus récemment, on a souligné l’importance de son rapport avec Condillac et plus largement avec l’empirisme. Par les questions qu’il se pose et par son univers de référence (moral, politique, économique, scientifique), Rousseau appartient pleinement à l’horizon des Lumières, à raison même de la contestation radicale qu’il entend en produire.

3° L’intérêt renouvelé que la pensée de Rousseau suscite aujourd’hui s’explique aussi par la position singulière qu’il occupe dans la modernité : en un moment où la crise du lien social nous oblige à repenser les conditions de possibilité de la communauté politique et la validité du système représentatif, au moment où les effets du développement technique et économique nous contraignent à interroger à nouveaux frais notre rapport à la nature, ce qui faisait de lui un marginal au regard du main stream de la modernité le ramène au centre des préoccupations contemporaines.

Le but de ce colloque sera, en premier lieu, d’articuler ces trois lignes interprétatives, et ainsi de dresser une sorte d’état des lieux des recherches sur la philosophie de Rousseau. En second lieu, il devra permettre de rendre manifeste que, loin de se borner à des interventions polémiques sur tel ou tel problème déterminé, à défendre des paradoxes dont la fonction serait seulement réactive, il constitue une perspective cohérente qui peut être appréhendée comme une philosophie. Une philosophie à laquelle le moment contemporain donne une nouvelle pertinence et une nouvelle fécondité.

Correspondance et organisation du colloque
Comité scientifique
  • Blaise Bachofen
  • Bronislav Baczko
  • Jacques Berchtold
  • Bruno Bernardi
  • André Charrak
  • Florent Guénard
  • Antony McKenna
  • Pierre-François Moreau
  • John Scott
  • Jean Starobinski
  • Raymond Trousson

Comité d’organisation
  • B. Bachofen
  • B. Bernardi
  • A. Charrak
  • F. Guénard
Programme
Mercredi 6 juin 
  • 9h Bruno Bernardi, Rousseau philosophe: une évidence en questions
SESSION I. GENESE ET PRINCIPES DU SYSTEME 
  • 9h50 Martin Rueff, Une théorie de la sensibilité? 
10h40 Pause
  • 11h Michael O’Dea, Le système de Rousseau: perspective chronologique.
  • 11 h 50 Paul Audi, Qu’est-ce que Rousseau entend par “liberté naturelle”? 
12 h 30 Pause repas` 

SESSION II. LES PRINCIPES DE L’ANTHROPOLOGIE 
  • 14h Laurence Lemaire, La question ontologique du Discours sur l’origine de l’inégalité. 
  • 14h50 André Charrak, Le rôle des fictions dans la théorie de l’homme
15h40 Pause
  • 16h10 Gabrielle Radica, La notion d’usage chez Rousseau : entre propriété et activité.
  • 17h Rudy Le Menthéour, Rousseau: une philosophie de la disposition.
  • 17 h 50 Mary Trouille, Rousseau’s Views on Women

Jeudi 7 juin 

SESSION III. THEORIE DES PASSIONS (1): AMOUR DE SOI ET AMOUR-PROPRE 
  • 9h Hélène Bouchilloux, La genèse de l’amour-propre
  • 9h50 Florent Guénard, Amour-propre et désir d’égalité
10h40 Pause
  • 11h Charles Griswold, Self-love, Narcissism, and Social Critique : Rousseau’s Preface to Narcissus and Narcissus.
  • 11h50 Christophe Litwin, Amour de soi et pensée du néant : Rousseau héritier de Malebranche? 
12h40 Pause repas 

SESSION IV. THEORIE DES PASSIONS (2): LE SENTIMENT MORAL 
  • 14h François Calori, Qu’est-ce qu’un sentiment? 
  • 14h50 Géraldine Lepan, L’amitié, forme essentielle de l’attachement chez Rousseau
15h40 Pause
  • 16h10 Ryan Hanley, Pitié développée: aspects épistémiques et philosophiques.
  • 17h John Scott,  Shaftesbury’s Inquiry and Rousseau’s Argument for the Natural Goodness of Man.
17h50 Débat. 

Vendredi 8 juin 

SESSION V. PHILOSOPHIE POLITIQUE (1): LA REGNE DE LA LOI, L’ESPACE DE LA LIBERTE 
  • 9h Christopher Hamel, «L’infortuné Sydnei pensait comme moi». Sur l’héritage républicain dans la philosophie politique de Rousseau.
  • 9h50 James Swenson, Sur la vertu républicaine
10h40 Pause
  • 11h Sergey Zanin, Contradiction et dialogue: Rousseau et les physiocrates
  • 11h50 Antoine Hatzenberger, Rousseau et le langage: pragmatique et politique
12h40 Pause repas 

SESSION VI. PHILOSOPHIE POLITIQUE (2): RECONNAISSANCE ET APPARTENANCE 
  • 14h Blaise Bachofen, Intérêt commun et intérêts particuliers chez Rousseau. 
  • 14h50 Roxanne Kennedy, Dreaming of the Political: The Reveries of a Solitary Walker. 
15h40 Pause
  • 16h10 Céline Spector, De Rousseau à Charles Taylor: autonomie, authenticité, reconnaissance.
17h Débat. 

Samedi 9 juin

SESSION VII. LE MATERIALISME EN QUESTION 
  • 9h John P. McGuire, “Wise Man’s Materialism”: The Psychological Foundations of Rousseau’s Practical Philosophy
  • 9h50 Marion Chottin, Pourquoi Rousseau n’a-t-il pas répondu au problème de Molyneux? 
10h40 Pause
  • 11h10 François Pépin, Pourquoi l’auteur des Institutions chimiques et du second Discours n’était-il pas matérialiste?
  • 12h Thomas Robert, Corps-machine et langage naturel
12h50 Pause repas 

SESSION VIII. LA CROYANCE RELIGIEUSE EN QUESTION 
  • 14h10 Makoto Masuda, Nature humaine et autorité du discours dans la Profession de foi du vicaire savoyard. 
  • 15h Ghislain Waterlot, Une foi qui s’épure: la pensée religieuse de Rousseau. 
15h50 Pause
  • 16h20 Conclusions
17h Fin du colloque

Colloque organisé dans la cadre de l’Institut d’histoire de la pensée classique (UMR 5037) 
avec le soutien de 
  • Conseil Régional Rhône-Alpes
  • Ecole Normale Supérieure de Lyon
  • Centre de Philosophie juridique et politique (Université de Cergy-Pontoise)
  • Centre atlantique de Philosophie (Université de Nantes) 
  • Centre de philosophie juridique et politique 
Lieu
  • École Normale Supérieure de Lyon, 15, Parvis René Descartes 69007 Lyon