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25 juin 2012

Soutenance de thèse: L. Lopez, "La guerre des polices n’a pas eu lieu. Gendarmes et policiers, coacteurs de la sécurité publique sous la IIIe République (1870-1914)", thèse, histoire, codir. J.-N. Luc et J.-M. Berlière, Univ. Paris 1-Panthéon-Sorbonne, 26 juin 2012

Information transmise par Fl. Renucci:
Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne
Centre d'Histoire du XIXe siècle (EA 3550)
Soutenance de thèse

Laurent Lopez
La guerre des polices n’a pas eu lieu
Gendarmes et policiers, coacteurs de la sécurité publique sous la Troisième République (1870-1914)

Thèse pour le doctorat d’histoire, sous la codirection des professeurs Jean-Noël Luc et Jean-Marc Berlière, Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, La Sorbonne – mardi 26 juin 2012 (13h30 - Salle J 636, Esc. galerie Gerson, 3e ét.)
Jury
  • Jean-Marc Berlière, professeur émérite à l’Université de Bourgogne (codir.)
  • Frédéric Chauvaud, professeur à l’Université de Poitiers
  • Olivier Forcade, professeur à l’Université Paris-Sorbonne
  • René Lévy, directeur de recherches, CESDIP-CNRS
  • Jean-Noël Luc, professeur à l’Université Paris-Sorbonne (codir.)
  • Xavier Rousseaux, professeur à l’Université de Louvain-la-Neuve
Résumé
Le lieutenant-colonel Louis Larrieu affirmait, en 1922, que «l’unification de la police n’est pas une question urgente; si elle était résolue, elle marquerait la désagrégation et, probablement, la fin du corps de la gendarmerie». En extrapolant les propos de cet officier, on pouvait interpréter le rattachement de l’arme au ministère de l’Intérieur, en 2009, comme le début du compte à rebours de la dissolution d’une institution apparue en 1791, peu avant la recréation d’un corps de commissaires de police… Cette réforme cardinale invoquait d’ailleurs la nécessité de mutualiser les moyens et d’apaiser des relations entre gendarmes et policiers marquées, depuis la période révolutionnaire, par un antagonisme irréductible.

L’étude des rapports entre ces deux corps sous la Troisième République contredit pourtant l’image d’une «guerre des polices». Sans doute les incidents ont-ils fait couler plus d’encre dans les archives que le cours apaisé des collaborations aux facettes multiples et diverses en matière de maintien de l’ordre ou de police judiciaire. Mais dans les faits, les gendarmes et les policiers sont plus étroitement et structurellement complémentaires qu’on ne l’imagine. Leurs accords officiels ou leurs arrangements officieux organisent même un véritable partage de la sécurité publique. Leurs relations complexes sont retracées ici à plusieurs échelles: municipale, cantonale, départementale, nationale et même européenne. Et pour mieux comprendre comment travaillent ensemble les représentants d’une force publique duale, on a porté la même attention aux épisodes routiniers de coopération et aux événements criminels exceptionnels, comme l’affaire Vacher ou la lutte contre la Bande à Bonnot.