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12 sept. 2012

CiP, Sém. "L’Antiquité, territoire des écarts", Paris, oct. 2012-janv. 2013

Collège international de Philosophie

Séminaire
L’Antiquité, territoire des écarts 

Paris
oct. 2012-janv. 2013
Responsable:
Florence Dupont

Séminaire organisé avec le soutien de l’Institut des Humanités de Paris-Diderot. 


Présentation
L’Antiquité aussi bien grecque que romaine a longtemps servi d’origine à notre civilisation occidentale. Ses défenseurs comme ses détracteurs avaient placé l’Antiquité au centre de l’identité européenne à laquelle elle apportait modèles et normes. La révolution anthropologique a changé cette situation. Un nouveau rapport à l’Antiquité a fait irruption vers les années soixante, à l’initiative de Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet qui ont excentré l’Antiquité en situant les cultures anciennes parmi les cultures exotiques, celles des ethnologues et des anthropologues. Ils ont rompu le fil de l’évolution menant de l’Antiquité à l’Europe – et en particulier la France – moderne et contemporaine, l’une n’étant intelligible que par l’autre et réciproquement. 

Les sociétés anciennes ne sont pas pour autant devenues des ailleurs comme les autres. Les prétendues racines gréco-romaines de la civilisation européenne bien que sans fondement historique, sont omniprésentes dans l’imaginaire contemporain. Une fois critiquée par l’anthropologie et excentrée, l’Antiquité permet de travailler de l’intérieur la civilisation occidentale, pour en fissurer la prétendue unité. Faire l’anthropologie de Rome et de la Grèce n’est plus seulement faire «l’inventaire des différences». Si les Grecs et les Romains sont «nous», ils sont aussi «autres» et nous héritons de leur altérité. Ils sont une altérité incluse. 

De nombreux chercheurs ont illustré cette démarche dans les différents domaines du théâtre, de l’image, de la philosophie, du gender, de la poésie, des pratiques de savoirs. Après une première séance destinée à dessiner la problématique générale du séminaire quelques-uns d’entre eux seront invités à présenter, chacun dans son domaine particulier, les deux mouvements de leur démarche: la déconstruction de l’illusion généalogique puis l’introduction d’une pensée différente dans les débats contemporains. 

Programme
  • Jeudi 4 octobre 2012 : Florence Dupont (professeur émérite à l’Université Paris Diderot-Paris 7, an- cienne directrice de programme au CIPh): La problématique de l’écart. Un exemple: ce que Rome fait à l’identité nationale.
  • Jeudi 18 octobre 2012 : Pierre Vesperini (École Française de Rome et ANHIMA) : La philosophia et les dieux dans le monde hellénique. Pourquoi ce que nous entendons par «philosophie» est une invention moderne.
  • Jeudi 8 novembre 2012 : Pierre Katuszewski (Université Bordeaux III): Scènes antiques face aux scènes contemporaines: retour au jeu
  • Jeudi 22 novembre 2012: Sandra Boehringer (Université de Strasbourg et ANHIMA): Le sexe sans vérité: regard antique sur l’érotisme et les identités occidentales
  • Jeudi 13 décembre 2012: William Marx (Université Paris 10-Nanterre): Ce que la tragédie grecque fait à la littérature.
  • Jeudi 10 janvier 2013: Christian Jacob (CNRS, EHESS, ANHIMA): Les lettrés grecs sont-ils post- modernes?
  • Jeudi 24 janvier 2013: Marie-José Mondzain (CNRS): Eikôn et image: une zone à l’écart.

Pratique:
les jeudis, 18h30-20h30
  • Jeu 4 oct, Jeu 18 oct : Salle N33bis, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 Paris
  • Jeu 8 nov : Université Paris Diderot-Paris 7, Campus Les Grands Moulins, 5 rue Thomas Mann, Bât. C, 75013 Paris.
  • Jeu 22 nov : Salle N33bis, Lycée Henri IV
  • Jeu 13 déc : Salle N34, Lycée Henri IV
  • Jeu 10 jan, Jeu 24 jan : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Pour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

Source: http://www.ciph.org/fichiers_programme/ciph_programmeSemestre.pdf