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14 oct. 2012

Univ. Paris I, sém. "Les ailleurs de la politique", Paris, 2012-2013


Université Paris I-Panthéon-Sorbonne
Séminaire

Les ailleurs de la politique
Paris
année 2012 - 2013

Responsables
Aurélie Knüfer et Simón Gallegos Gabilondo

Séminaire 2012-2013 
« Les ailleurs de la politique »
Séminaire animé par Aurélie Knüfer et Simón Gallegos Gabilondo

  • 30 octobre 2012: Marc Belissa, Les ailleurs de la politique : les usages de la Russie dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. 
  • 31 janvier 2013: Jean Claude Laborie, Utopies du Nouveau Monde, de Thomas More aux réductions jésuites du Paraguay.
  • 28 février 2013: Yann Calbérac, Le "Tiers-Monde" a-t-il permis aux géographes français de (re)penser le politique?
  • 5 mars 2013: Thomas Hippler, Sujets de savoir: les études supérieures France/Allemagne, XIXe siècle.
  • 22 avril 2013: Tonatiuh Useche Sandoval, L’européocentrisme contre la domination européenne : la théorie dissidente d’Auguste Comte.

Présentation
C’est presque devenu un lieu commun de la pensée politique que d’affirmer, à la suite de Michel Foucault, que toute institution, tout rapport de pouvoir s’inscrivent dans un espace, ou encore, que toute formation politique possède ses propres modes de spatialisation. Faisant un pas de côté, nous aimerions interroger, lors d’un séminaire qui se tiendra à l’Université de Paris I de novembre 2011 à juin 2012, non pas le rapport entre le pouvoir et sa localisation, entre l’État et son territoire, mais plutôt entre la politique et ses « ailleurs » – par où nous entendons tous les lieux, espaces, théâtres, continents, à la fois distants et différents d’elle, d’un point de vue géographique et/ou historique, mais avec lesquels elle entretient un rapport plus ou moins étroit. Ainsi, nous souhaiterions explorer l’hypothèse selon laquelle toute politique – entendue à la fois comme théorie et comme pratique – entretient des relations complexes avec des lieux autres, et que ces relations la travaillent et la constituent essentiellement. Et ce même lorsqu’il s’agit, comme pour Rousseau, de « borner et comprimer » l’intérêt, plutôt que de l’étendre à ces « ailleurs » que sont la Tartarie et le Japon : pour « concentrer l’humanité entre ses concitoyens », encore faut-il avoir distingué la « patrie » de tous les autres lieux. Autrement dit, nous voudrions nous demander en quel sens la politique se fonde sur la construction de ces « ailleurs », dans un processus où s’entremêlent leur connaissance empirique, et leur usage comme moyen de justification ou d’élucidation théorique. 

L’objectif de ce séminaire sera ainsi, en interrogeant des textes issus de différentes traditions politiques et philosophiques, sans limitation de temps, ni d’espace, de dresser une cartographie de ces « ailleurs » en posant notamment trois questions :

1. Quels critères pouvons-nous utiliser pour identifier les « ailleurs » ? Si l’ « ailleurs » n’est pas nécessairement la zone qui se trouve au-delà de la frontière, s’il peut être tout à la fois dans les parages ou infiniment lointain, par quoi les critères géographiques peuvent-ils être complétés, remplacés ? Autrement dit, comment la distance, géométriquement mesurable, s’articule-t-elle avec la différence qualitative de la constitution, du régime, ou des mœurs ?

2. Quelles sont les différentes fonctions théoriques des « ailleurs », qu’ils soient fictifs ou réels ? Autrement dit, pour quelles raisons les philosophes et les théoriciens ont-ils recours à des descriptions, ou à des constructions politiques à distance ? Et, inversement, pourquoi, tel Socrate sortant d’Athènes au début de la République, ont-ils parfois besoin de s’éloigner de la cité, de parler depuis un ailleurs, pour mieux la fonder ?

3. Quels sont les différents types de projets politiques que les « ailleurs » suscitent ou occasionnent ? Et en quoi ces projets différent-ils spécifiquement de ceux construits pour ici ? Élaborer, par exemple, une constitution pour le peuple polonais, a-t-il le même sens, et s’effectue-t-il de la même manière, que la rédaction d’une charte pour le lieu où l’on demeure ? Mais encore, comment intervenir ou agir sur ces lieux autres en conservant leur altérité, en les maintenant à distance ?

ARCHIVES DU SÉMINAIRE LES AILLEURS DE LA POLITIQUE: 2011-2012

Pratique
Les séances auront lieu à 18h à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre Pierre Mendes France, 90, rue de Tolbiac (métro Olympiades, ligne 14), 19ème étage, salle C1908.