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19 mars 2013

FRS-FNRS - Projet de recherche interuniversitaire (ULB, FUSL, FUNDP) "La gouvernementalité" algorithmique Appel à candidatures pour deux recherches doctorales, Philosophie politique des statistiques Philosophie/théorie du droit, Louvain / Namur, 1er jui. 2013-30 juin 2017 (limite 5 avr. 2013)

Information transmise par G. Cazals:
FRS-FNRS - Projet de recherche interuniversitaire (ULB, FUSL, FUNDP)
La gouvernementalité algorithmique

Appel à candidature pour deux recherches doctorales, 
Philosophie politique des statistiques
Philosophie/théorie du droit

Louvain - Namur 
1er juillet 2013-30 juin 2017
(limite 5 avril 2013)
Appel à candidatures: deux postes de doctorants à pourvoir pour une recherche fondamentale interuniversitaire sur La gouvernementalité algorithmique: 
mise en nombre du réel, gouvernementalités contemporaines et nouvelles fabriques du sujet 
Dans le cadre d’un projet de recherche fondamentale interuniversitaire financé par le FRS-FNRS 
(1er juillet 2013-30 juin 2017) et co-dirigé par 
  • Thomas BERNS (professeur de philosophie, ULB) 
  • Antoinette ROUVROY (chercheur qualifié du FNRS/CRIDS-FUNDP) 
  • Dominique DEPRINS (professeur de statistiques, FUSL) 

deux postes de doctorant sont ouverts: 
a. dans le domaine de la philosophie politique des statistiques (diplôme de Ma en philosophie), sous la direction de Thomas Berns au PHI (http://phi.ulb.ac.be/), à l’ULB (éventuelle cotutelle avec Dominique Deprins). 

Ce doctorant analysera les conditions (ou leur absence) pour l’émergence d’un sujet politique à la hauteur de la gouvernementalité algorithmique. 

b. dans le domaine de la philosophie du droit (pour un titulaire d’un diplôme de Ma en droit, avec une spécialisation ou un intérêt avéré dans le(s) domaine(s) de la théorie et de la philosophie du droit et/ou du droit des nouvelles technologies), sous la direction d’Antoinette Rouvroy (http://works.bepress.com/antoinette_rouvroy/) au Centre de Recherche en Information, Droit et Société de l’Université de Namur (http://www.crids.eu/about) (éventuelle cotutelle avec Dominique Deprins) le doctorant pourra notamment analyser: 
  • les articulations entre production juridique (législative et processuelle) et production algorithmique de la réalité, en ce compris les tensions éventuelles entre l’«objectivité», l’impartialité, l’automaticité des dispositifs technologiques de profilage algorithmique et les principes de l’Etat de droit (en termes de processus délibératifs, de respect des droits et libertés fondamentaux,…); 
  • les spécificités du sujet de droit au regard du «sujet» de la statistique décisionnelle (le sujet "profilé"); 
  • les enjeux juridiques des nouvelles possibilités de personnalisation des offres et des services en fonction du profilage algorithmique des consommateurs (dynamic pricing, segmentation des marchés); 
  • les enjeux juridiques des nouvelles stratégies de détection et d’anticipation des comportements individuels et collectifs (légaux ou illégaux) grâce au profilage algorithmique; 
  • les défis posés par la gouvernementalité algorithmique au régime juridique européen en matière de protection des données à caractère personnel, de protection de la vie privée, de droit à la non-discrimination;
  • … 

Les deux doctorants, travaillant en étroite collaboration l’un avec l’autre, combineront les approches théorique et empirique. 

Pour ce faire, ils bénéficieront de seminaries réguliers organisé avec des experts dans les dommaines de la santé et de la santé mentale, de l’assurance, de l’éducation et de la recherche scientifique, de la sécurité, du marketing et des moteurs de recherche (les terrains exploratoires retenus dans le projet de recherche), de manière à comprendre si, de quelles manières, et avec quelles conséquences la gouvernementalité algorithmique a pénétré ces différents domaines. 

Le projet de recherche, dont un bref résumé peut être lu ci-dessous [...]. 

Les candidats peuvent envoyer leur dossier avant le [nouvelle échéance: 
5 avril 2013
] aux trois promoteurs: T. Berns (tberns@ulb.ac.be), A. Rouvroy (Antoinette.rouvroy@fundp.ac.be) et D. Deprins (deprins@fusl.ac.be) en précisant pour quel(s) poste(s) ils postulent. 

Les candidatures doivent comporter: 
  • Une lettre de motivation 
  • Un CV 
  • Un projet de recherche de 3 p. permettant de comprendre comment ils entendent s’inscrire dans la problématique générale de la recherche. 
  • Deux lettres de recommandation 
Une commission composée des trois promoteurs de la recherche et de deux spécialistes extérieurs évaluera et classera les dossiers. 

Résumé 
La gouvernementalité algorithmique: 
mise en nombre du réel, gouvernementalités contemporaines et nouvelles fabriques du sujet 

Par l’étude de la «gouvernementalité algorithmique», nous entendons analyser, à la lueur de l’histoire des sciences et de la philosophie politique, l’évolution de la normativité découlant de la «mise en nombres» constante du «réel» (et donc de la production de celui-ci par cette mise en nombre), et du traitement statistique spécifique (la statistique décisionnelle) réservé à ces données «numérisées». 
Pour comprendre la spécificité de cette évolution normative nous combinerons trois approches: une approche «théorie de la statistique et de la probabilité» inscrite dans un questionnement global sur les transformations de l’idée du risque et sur la logique contemporaine de la précaution (D. Deprins); une approche «philosophie du droit» (A. Rouvroy) et une approche «philosophie politique» (T. Berns). 
Ceci nous permettra de comprendre les spécificités de la «gouvernementalité algorithmique» au regard du «gouvernement par le droit» - ce dernier apparaissant comme le mode de gouvernement type à 
partir duquel se réfléchissent théoriquement l’espace public (T. Berns) ainsi que les rapports entre normativité juridique, normativité technologique et normativité sociale (A. Rouvroy). 
De la sorte, nous pourrons questionner sur un plan à la fois ontologique, épistémologique et éthique, A) la nature des «objets statistiques» (données, corrélations, etc.), B) l’idée de la réalité propre au gouvernement algorithmique, c’est-à-dire garante de sa puissance et de sa «légitimité» (qu’elle soit réelle ou apparente), C) les dangers de désubjectivation qui lui seraient propres et les possibilités de lui opposer des «épreuves», entre autre de type juridique, permettant de faire émerger dans ce contexte de nouveaux sujets individuels et collectifs. 
Pour ce faire, nous bénéficierons en outre de l’appui ponctuel d’une série d’experts des différents champs dans lesquels les nouvelles pratiques statistiques se sont particulièrement développées: santé, santé mentale, assurance, éducation et recherche scientifique, sécurité, marketing, moteurs de recherche.