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8 sept. 2013

Ec franç Rome (et partenaires), Atelier: "Ecritures Grises. Les instruments de travail administratifs en Europe méridionale, XIIe-XVIIe s.", Rome, 20-21 sept. 2013

Information transmise par A. Fossier
Ecole française de Rome
Atelier

Ecritures Grises
Les instruments de travail administratifs en Europe méridionale, XIIe-XVIIe siècles

Rome
20-21 septembre 2013
Présentation:
1er atelier du projet “Ecritures Grises: Les instruments de travail administratifs en Europe méridionale, XIIe-XVIIe siècles”, inscrit au quinquennal de l’Ecole française de Rome et coordonné par Arnaud Fossier (Université de Bourgogne), Johann Petitjean (Université Paris 1/ERC ConfigMed) et Clémence Revest (CNRS/Ecole française de Rome) en partenariat avec l’École Nationale des Chartes, le CIHAM UMR 5648 (CNRS – Université Lyon 2 – ÉHÉSS – ENS de Lyon – Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse – Université Lyon 3), le Dipartimento di Giurisprudenza de l’Université Roma Tre, l’Istituto Storico italo-germanico de l’Université de Trente et le Centro Europeo di Ricerche Medievali de l’Université de Trieste.

Le projet “Écritures grises” articule l’histoire de la genèse de nouvelles techniques de l’écrit et celle des mutations des appareils de gouvernement de l’Europe méridionale.

Structuré autour de trois rencontres (échelonnées entre 2013 et 2015), il ambitionne d’examiner les usages des instruments de travail des administrations (formulaires, listes, inventaires, manuels, etc.), d’observer leur circulation et de mesurer leur efficacité.

Depuis une quinzaine d’années, les travaux de médiévistes et de modernistes sur les pratiques d’écriture et, plus particulièrement, sur les usages politiques de l’écrit se sont multipliés, allant jusqu’à former un nouveau champ de l’historiographie. Parallèlement, et ce depuis plus longtemps, les enquêtes menées sur la genèse des États modernes ont permis de mieux appréhender les mutations de l’autorité politique. C’est au croisement de ces deux grands domaines de l’historiographie européenne, dont la proximité pourrait paraître évidente mais dont l’interpénétration n’a, pour le moment, été qu’ébauchée, que le programme «Écritures grises» se situe. Son objet n’est ni l’écrit politique – puisqu’il s’agit de s’intéresser aux instruments de travail produits en amont de l’écrit politique (inventaires, brouillons, formulaires, questionnaires etc.) –, ni l’État. Nous voulons en effet contribuer à l’histoire de l’administration, c’est-à-dire des offices qui permettent l’exercice effectif du pouvoir, bien connue pour la période postérieure à 1750, mais laissée en jachère pour les temps plus anciens.

L’originalité de notre programme peut se résumer d’un mot : comparatisme. Un comparatisme que nous voulons chronologique, spatial et documentaire. Chronologique d’abord : les continuités dans le développement des administrations publiques entre le XIIe et le XVIIe siècle nous invitent en effet à privilégier un temps très long, tout en portant un soin particulier aux évolutions qui marquent le vaste arc chronologique que nous choisissons d’explorer, allant de l’« explosion documentaire » du XIIe siècle à la massification et à la diversification progressives des instances productrices et utilisatrices d’écrit à compter du XVIe siècle. Spatial ensuite : il s’agit de tester l’hypothèse selon laquelle les dispositifs de gouvernement méridionaux européens ont connu des logiques de développement administratif similaires, concordantes ou convergentes. Le programme couvre donc la péninsule ibérique (avec une ouverture inévitable sur le Nouveau Monde), le Midi français et l’aire d’influence italienne (papauté comprise, bien entendu). Documentaire enfin : nous ne nous limitons pas à un type d’écriture particulier (comptable, par exemple) et prenons comme observatoires, ou laboratoires, tous les pouvoirs dont l’emprise territoriale s’est manifestée par la production d’instruments écrits de gouvernement (chancelleries épiscopales, communes urbaines, papauté, seigneuries, ou États royaux).

Le premier atelier, organisé à Rome (Piazza Navona, 62), les 20-21 septembre prochains ouvre l’exploration des mutations des écritures de l’autorité publique par l’examen de leurs spécificités matérielles, linguistiques et formelles. En tâchant de se placer en deçà des traditionnelles typologies documentaires, l’objectif est de définir ce qu’est une “écriture grise” par la comparaison de divers instruments écrits utilisés par les appareils de gouvernement, mais aussi d’enrichir le concept d’”administration” en substituant aux schémas fonctionnalistes et aux organigrammes contemporains l’analyse des chaînes et des techniques d’écriture.

Trois axes seront privilégiés, pour autant de demi-journées d’étude, qui interrogeront
1) la matérialité des documents préparatoires (écritures comptables et judiciaires, registres de délibération),
2) les techniques administratives (traduire, classer, archiver, etc.),
3) les logiques formelles transversales à l’oeuvre dans la confection d’instruments de travail tels que la liste, le questionnaire ou la compilation.

Programme
Programme en PDF 

Vendredi 20 septembre 2013 
9.30. - Accueil des participants 
  • Stéphane GIOANNI (École française de Rome), Arnaud FOSSIER (Université de Bourgogne), Johann PETITJEAN (Université de Paris 1), Clémence REVEST (CNRS-École française de Rome), Genèse d’un programme de recherche et présentation des enjeux de l’atelier 
Types et supports documentaires: la matérialité de l’écriture grise 
Président de séance: Paolo CAMMAROSANO (Centro Europeo di Ricerche Medievali di Trieste) 
  • Julien THÉRY (Université de Montpellier), Declaratorie contra episcopum. Une synthèse curiale à l’usage de Clément IV sur les procédures pontificales contre Heinrich von Vistingen, archevêque-élu de Trèves (1261-1267) 
  • François OTCHAKOVSKY-LAURENS (Aix-Marseille Université), Tenir registre, réunir l’assemblée: quel statut pour l’écriture municipale à Marseille au XIVe siècle? 
Discussions 
  • Élisabeth LALOU (Université de Rouen), Tablettes de cire: écriture grise? 
  • Guillaume GAUDIN (Université de Toulouse), Le «manejo de papeles» et les instruments du travail administratif au Conseil des Indes (XVIIe siècle) 
Discussions 

15.00. - Techniques administratives: classement, langages et formalisation 
Présidente de séance: Cecilia NUBOLA (Istituto Storico italo-germanico di Trento) 
  • Olivier GUYOTJEANNIN (École des Chartes), Outils en grisaille: les inventaires d’archives médiévaux 
  • Benoît GRÉVIN (CNRS-LAMOP), Chancelleries et ars dictaminis (XIIe-XVe siècle) 
  • Guillaume CALAFAT (École française de Rome), La supplique comme dossier. Informations et rescrits dans le Grand Duché de Toscane (1600-1700) 
Discussions 

Samedi 21 septembre 2013

9.30. - Logiques formelles et rationalité administrative 
Président de séance: Armand JAMME (CNRS-CIHAM) 
  • Fabrice DELIVRÉ (Université de Paris I), La chrétienté en liste. Genèse et fortunes du Provincial de l’Église romaine (XIIe-XVe siècle) 
  • Andreas MEYER (Université de Marburg), Il «Liber Cancellariae apostolicae»: lo strumento centrale per il governo della chiesa universale 
Discussions 
  • Maria Cristina CUNHA (Université de Porto), Les logiques de formalisation des documents épiscopaux de Braga aux XIIIe et XIVe siècles 
  • Pascal VUILLEMIN (Université de Savoie), «Quelques nuances de gris»... Écritures grises et réformes ecclésiastiques dans les diocèses d'Italie du Nord à la fin du Moyen Âge 
Discussions 

15.00 Réunion de l'équipe-pilote du programme: synthèse des travaux, organisation des prochaines rencontres et projet éditorial 
Paolo CAMMAROSANO, Fabrice DELIVRÉ, François DUMASY, Arnaud FOSSIER, Stéphane GIOANNI, Benoît GRÉVIN, Cecilia NUBOLA, Armand JAMME, Boris JEANNE, Silvia DI PAOLO, Stéphane PÉQUIGNOT, Johann PETITJEAN, Clémence REVEST

Sources: