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28 oct. 2013

CiPh, sém. "Logique de la justice" (II), Paris, oct.-déc. 2013

Collège international de Philosophie

Séminaire

Logique de la justice (II)

Paris
Octobre-décembre 2013
Responsable
  • Pierre Windecker
Pratique
  • 19h-21h, les 14 octobre, 04 novembre, 18 novembre, 25 novembre, 09 décembre, 16 décembre
Lieu
  • Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 Paris
Présentation
Les cours civiles, pénales, administratives et même constitutionnelles motivent leurs arrêts par un raisonnement: en tant qu’institution, la justice paraît donc mettre en œuvre une logique. La signification de cette « logique juridique » a fait l’objet de la première année du séminaire.
La deuxième année sera consacrée à une démarche entièrement différente et qui ne présuppose pas les résultats de la première : on partira cette fois de l’idée même de « justice », pour tenter de comprendre en quoi la justice peut requérir une logique. Comme l’année précédente, mais dans ce contexte problématique nouveau, on s’interrogera sur le statut du sujet qui met en œuvre cette logique et qui apparaît à ses bords ou dans ses failles.
On partira pour cela des paradoxes qui naissent de la confrontation entre la loi et le cas, tels qu’ils se présentent dans les textes où Aristote pose la distinction entre légalité et équité. On rencontrera les figures extrêmes du gouverneur divin de Platon, sujet qui juge sans l’appui de la loi, et du calcul jurisprudentiel leibnizien, qui semble aboutir au contraire à un effacement complet du sujet qui juge. On essaiera de comprendre la tension entre la contrainte de la loi et la liberté du juge, en particulier à la lumière de la distinction kantienne entre jugement déterminant et jugement réfléchissant.
On abordera en fin de semestre une dernière démarche dont le but sera de comprendre la signification problématique et l’usage paradoxal des principes fondamentaux du droit, au premier rang desquels il faut mettre évidemment la liberté. Les principes ne sont pas une méta-législation qui permettrait de verrouiller par le haut une pyramide des normes, mais ils représentent le sujet d’énonciation que requiert, en elle-même et à ses limites, la logique du droit. De là le rôle qu’ils jouent dans la jurisprudence des juridictions constitutionnelles, mais aussi, dans certaines situations historiques, dans la contestation de l’ordre légal existant.