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17 oct. 2013

revue "Tracés" Appel à contributions: n°27. - "Penser avec le droit" (remise des articles avant le 15 févr. 2014)

Information transmise par L. Kondratuk:

revue Tracés
Appel à contributions

n°27. - Penser avec le droit

(remise des articles avant le 15 février 2014)

Nota: "Les rédacteurs doivent informer préalablement le comité de rédaction de Tracés (redactraces@ens-lyon.fr) de leur projet par courrier électronique en indiquant le titre de leur contribution, la rubrique dans laquelle ils le proposent, ainsi qu'un bref résumé du propos".


Résumé
La revue Tracés consacre son numéro 27 au droit. Ce numéro souhaite faire dialoguer des contributions empiriques et épistémologiques afin d'interroger la place et l'intérêt d'un tel concept dans les différentes disciplines des sciences humaines et sociales. Que fait le droit, comme objet d’étude, mais aussi comme discipline, aux sciences humaines et sociales ? Dans quelle mesure le concept de droit est-il heuristique, voire structurant, en sciences humaines et sociales ? Peut-on, outre de fortes divergences disciplinaires, dégager certaines tendances générales qui soient communes à ces sciences dans le traitement qu’elles font du droit ? De quels outils ou modèles d’analyse et de compréhension le droit est-il redevable ?

Présentation
La difficulté à tracer les contours nets d’un droit aux sources et aux formes multiples, d’une part, et la défense ou, au contraire, la remise en cause de son empire sur tous les domaines d’activité sociaux, d’autre part, sont à l’origine de ce numéro.
L’un des axes structurants de la ligne éditoriale de la revue Tracés est d’interroger ce qu’un objet d’étude, parfois constitué de longue date, fait aux disciplines qui composent le champ des sciences humaines et sociales. C’est donc aux nouvelles perspectives qui, depuis une dizaine d’années, mobilisent chercheuses et chercheurs sur ou autour du droit que ce numéro veut se consacrer.
Que fait le droit, comme objet d’étude, mais aussi comme discipline, aux sciences humaines et sociales ? Dans quelle mesure le concept de droit est-il heuristique, voire structurant, en sciences humaines et sociales ? Peut-on, outre de fortes divergences disciplinaires, dégager certaines tendances générales qui soient communes à ces sciences dans le traitement qu’elles font du droit ? De quels outils ou modèles d’analyse et de compréhension le droit est-il redevable ?
C’est à ces larges questionnements que nous invitons les auteurs, quels que soient le territoire, la temporalité et les sources de leur enquête, à répondre de façon réflexive – c’est-à-dire en situant et en soulignant leur propre position intellectuelle et disciplinaire.

Enjeux et effets d’un «tournant juridique»

Depuis que les études sur le droit se sont développées en dehors du seul cercle des juristes et des praticiens du droit, le droit n’est plus guère considéré comme une science à mystères – une conception que les juristes de la Rome ancienne avaient durablement transmise à l’Occident, qualifiée, au XXe siècle, d’Isolierung – ni comme un terrible instrument de domination des ignorants par les doctes. Dans l’actuel contexte de globalisation, caractérisé par l’hybridation des cultures juridiques nationales, les greffes et les transplants d’instruments légaux, la création de normes et de cours de justice internationales, une sorte de « tournant juridique » semble avoir été emprunté dans le champ des sciences humaines et sociales ; en témoignent notamment, depuis une cinquantaine d’années, de nombreux alliages disciplinaires – parfois arrimés à des revues ou des centres de recherches – tels que « Droit et société », « Droit et économie », « Droit et littérature », etc.
Le droit, en effet, n’a pas toujours été l’objet d’une attention constante ou spécifique de la part des sciences nées dans le giron positiviste du XIXe siècle. Les pères de la sociologie moderne ont certes mis l’accent sur les liens entre la science du droit et la genèse des États bureaucratiques ou bien sur la fonction régulatrice du droit, mais les historiens, par exemple, ont longtemps été défiants à l’égard du droit, en raison de sa technicité supposée ou de sa prétendue abstraction. Ces trente dernières années, le conflit s’est même durci entre l’approche « externaliste » du droit, d’une part, et son pendant formaliste ou « internaliste », de l’autre, la première s’intéressant aux acteurs qui font le droit, l’appliquent ou le mobilisent, le second étudiant la normativité juridique au travers de ses caractères formels et de ses logiques de construction propres, sans les faire dépendre des parcours et des intentions de ceux qui font le droit ou s’en servent.
Aujourd’hui encore, l’étude des usages du droit et la définition de la normativité juridique font souvent mauvais ménage. L’une tend à estimer que le droit n’existe que dès lors qu’il régule ou contraint, les pratiques et les comportements sociaux entretenant donc au droit un rapport d’écart ou de conformité, tandis que l’autre appréhende celui-ci indépendamment des stratégies et des intérêts qui structurent le « champ juridique » et se voit souvent reprocher de déconnecter la production des normes juridiques de leur terreau social.
Cet appel à contributions n’a évidemment pas vocation à résoudre de telles oppositions (qui, d’ailleurs, ne sont pas seulement de méthode) et le choix d’un titre large et fédérateur dit bien que nous souhaitons éviter l’écueil du tronçonnage disciplinaire ou la focalisation sur une seule méthode d’analyse du droit (aussi féconde soit-elle), en proposant, au contraire, un panorama international et pluridisciplinaire des controverses ou des alliances qui animent le champ des études sur le droit. Tout en accueillant des travaux portant sur la place que le droit a tenue en sciences humaines et sociales avant le « tournant juridique », le numéro que nous constituons a donc pour objectif de rendre compte de manière pluraliste des approches qui tentent aujourd’hui de définir le droit, ses histoires, ses formes propres, son fonctionnement et ses usages.

Penser avec le droit ou penser le droit?

Largement entretenu par les juristes soucieux de préserver le cœur de leur discipline, le postulat positiviste du formalisme et de l’autonomie du droit a longtemps dissuadé les sciences sociales d’appréhender pour elle-même la pensée juridique. À l’étude de ses opérations propres et de ses corollaires – autorité, sanction et hiérarchie – on a souvent préféré l’analyse de ses usages et de ses acteurs (histoire intellectuelle des juristes, ethnographie judiciaire, sociologie des organisations, formes d’accommodements ou de conciliations extrajudiciaires, etc.). Ce numéro pourrait donc être l’occasion, pour les chercheurs en sciences humaines et sociales, de revenir sur le rapport qu’ils entretiennent au positivisme juridique : de rejet volontaire, d’indifférence cultivée, d’ignorance ou, au contraire, d’adhésion.
Malmenés, du moins concurrencés par le management, par les formes souples de réglementation et de régulation regroupées sous la dénomination de soft law, par l’ingénierie sociale, par la bureaucratie ou encore par les normes éthiques, la science du droit et le positivisme juridique perdent, selon certains, du terrain. D’autres, au contraire, dénoncent la juridicisation rampante des pratiques sociales et voient dans les phénomènes mentionnés la preuve d’une contamination généralisée des sociétés par le droit.
Dans les deux cas de figure, dont les présupposés politiques diffèrent de manière évidente, c’est pourtant bien la dilution du concept de droit qui est en jeu. Qu’il s’agisse d’évacuer le droit des multiples formes de gouvernance qui lui sont associés, ou d’en critiquer l’expansion, jusqu’à confondre droit et normativité, on prive évidemment le concept de son utilité... L’objectif de ce numéro est donc aussi de contribuer à redéfinir ce qu’est spécifiquement le droit, afin de mesurer peut-être si sa valeur heuristique et son épaisseur politique permettent encore de « faire » quelque chose.

Modalités de soumission

L’appel à contribution a valeur de cadrage et permet la sélection des contributions en fonction de leur pertinence par rapport au thème et aux enjeux du numéro. Il a en outre vocation à suggérer aux rédacteurs potentiels quelques pistes générales de réflexion, et à leur rappeler que la revue Tracés attend un propos analytique et argumenté.

Articles

Les articles représentent des contributions originales à la recherche, qui suivent les normes habituelles de la production scientifique. Ils doivent tous se positionner par rapport à l’appel à contributions.
Différents types d’approches sont possibles, permettant de diversifier la manière d’aborder la thématique : nous accueillons tant des articles à vocation essentiellement théorique, que des contributions fondées sur des recherches empiriques, où les enjeux méthodologiques seront précisés et discutés.
Tracés étant une revue interdisciplinaire, les articles doivent pouvoir être envisagés cette perspective: ils doivent être compréhensibles et pertinents pour des lecteurs non spécialistes ; ils peuvent également faire appel à des méthodes et des références de plusieurs disciplines, ou interroger les présupposés ou les outils empiriques et théoriques d’une discipline à partir du point de vue d’une autre discipline.
Les articles soumis ne peuvent excéder 45 000 signes (espaces, notes, et bibliographie incluses).

Notes

Nous publions des notes critiques qui présentent un ensemble de travaux (éventuellement un ouvrage en particulier), une controverse scientifique, ou l’état d’une question actuelle. Elles doivent dans tous les cas se rattacher explicitement à la thématique du numéro et permettre d’éclairer des orientations de recherche ou des débats inhérents à cette dernière, notamment pour des lecteurs non spécialistes des disciplines concernées.
Les notes soumises ne peuvent excéder 30 000 signes (espaces, notes, et bibliographie incluses).

Entretiens

Des entretiens avec des chercheurs ou d’autres experts des questions étudiées sont également publiés dans chaque numéro. Les contributeurs qui souhaiteraient en réaliser sont invités à prendre contact directement avec le comité de rédaction (redactraces (a) ens-lyon.fr).

Traductions

Les traductions sont l’occasion de mettre à la disposition du public des textes peu ou pas connus en France et qui constituent un apport capital à la question traitée. Il doit s’agir d’une traduction originale. Le choix du texte devra se faire en accord avec le comité de rédaction  et les questions de droits devront être réglées en amont de la publication.
Il est donc demandé aux contributeurs de bien préciser pour quelle rubrique l’article est proposé.

Procédure

Les rédacteurs devront envoyer leur contribution à l’adresse suivante :

avant le 15 février 2014

Les rédacteurs doivent informer préalablement le comité de rédaction de Tracés (redactraces (a) ens-lyon.fr) de leur projet par courrier électronique en indiquant le titre de leur contribution, la rubrique dans laquelle ils le proposent, ainsi qu'un bref résumé du propos.
Chaque article est lu est par un membre du comité de rédaction et par deux évaluateurs extérieurs. Nous maintenons l'anonymat des lecteurs et des auteurs. A l'aide de ces rapports de lecture, les coordinateurs du numéro rendent un avis sur la publication et décident des modifications à demander aux auteurs afin de pouvoir publier l'article.
Dans le cas de propositions trop éloignées de l'appel à contribution ou des exigences scientifiques de la revue, les coordinateurs se réservent le droit, en accord avec le comité de rédaction, de rendre un avis négatif sur la publication sans faire appel à une évaluation extérieure. Hormis ces exceptions, une réponse motivée et argumentée est transmise aux auteurs suite à la délibération du comité de lecture.
Nous demandons aux contributeurs de tenir compte des recommandations en matière de présentation indiquées sur la page de notre site.
Les articles envoyés à la revue Tracés doivent être des articles originaux. L'auteur s'engage à réserver l'exclusivité de sa proposition à Tracés jusqu'à ce que l'avis du comité de lecture soit rendu. Il s'engage également à ne pas retirer son article une fois que la publication a été acceptée et que l'article a été retravaillé en fonction des commentaires des lecteurs.
NB : L’insertion d’images et de supports iconographiques est possible dans un nombre limité (Précisez-le dans votre déclaration d’intention).

Comité de lecture 

Sophie Albert, Raphaëlle Andrault, Valérie Aucouturier, Talia Bachir, Gilles Bastin, Marlène Benquet, Céline Béraud, Alexandra Bidet, Sylvie Bigot, Noël Bonneuil, AnniBorzeix, Florence Bouillon, Sacha Bourgeois-Gironde, Christophe Bouriau, ValérieBretagne, Yann Calbérac, Florian Caron, Pierre Charbonnier, Sébastien Chauvin, JacquesChiffoleau, Olivier Christin, Nicolas Delalande, François-Xavier Demoures, Patrice Duran, Yves Duroux, Thierry Dutour, Renaud Epstein, Laurent Feller, Antoine Fleury, SarahGaler, Maxence Gaillard, Marie Garrau, Sonia Goldblum, Mathieu Hauchecorne, ChoukriHmed, Jean-Luc Gautero, Boris Gobille, Boris Jeanne, Hervé Joubert-Laurencin, MichelJourde, Morgan Jouvenet, Martin Kessler, Igor Krtolica, Karine Lamarche, Erwan Le Méner, Benoît de L’Estoile, Élisabeth Lusset, Jérémie Majorel, Anthony Manicki, Jean-ChristopheMarcel, Nicolas Mariot, Lilian Mathieu, Adrien Minard, Chloé Mondémé, Thomas Mondémé, Olivier Morin, Natalia Muchnik, Brian O’Keeffe, Nicolas Oppenchaïm, Camille Paloque-Bergès, Sylvain Parent, Janie Pélabay, Olivier Pilmis, Olivier Quintyn, Christelle Rabier, Judith Revel, Esther Rogan, Aurélien Robert, Philippe Roman, Paul-André Rosental, Juliette Roussin, Jean-Michel Roy, Aurélien Ruellet, Irène Salas, Pierre Sauvêtre, Olivier Spina, Nicolas Thély, Julien Théry, Gérôme Truc, Émeline Vanthuyne, Baptiste Villenave, Charlotte Vorms, François Zanetti et Antoine Zéo.