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1 nov. 2013

CiPh, sém. "Les ambiguïtés du peuple. Pour une histoire conceptuelle du peuple dans la modernité politique", Paris, oct. 2013-janv. 2014

Collège international de Philosophie

Séminaire semestriel

Les ambiguïtés du peuple
Pour une histoire conceptuelle du peuple dans la modernité politique

Paris
Oct. 2013-janv. 2014
Responsable
  • Gérard Bras
Pratique
  • 18h30-20h30, les Jeu 10 oct, Jeu 17 oct, Jeu 14 nov, Jeu 28 nov, Jeu 16 jan, Jeu 23 jan, Jeu 30 jan
Lieu
Centre Parisien d'Études Critiques, 37 bis rue du Sentier, 75002 Paris

Séminaire organisé avec le soutien du Centre Parisien d'Études Critiques.

Présentation
«N'appréhendez pas (...) que le peuple vous (...) manque: 
si vous abattez la tyrannie, doutez-vous que ce peuple,
qui baise à présent sa chaîne, 
ne s'accoutume bientôt de même à la liberté?» 
(Vauvenargues).

Comment identifier le peuple ? Par le nombre (la masse, la majorité) ? Par le « général » (intérêt général, volonté générale) ? Par le commun (l’être-ensemble, ce que l’on a en partage) ? Chacun de ces critères échoue isolément à rendre compte de cet être collectif dont la philosophie politique moderne fait cependant la source de toute souveraineté, le sujet de droit de l’action politique et celui qui est sujet à la loi. Sujet aux deux sens du mot. Cette ambiguïté se double d’une autre, solidaire des trois sens, politique, social et ethnique, dont le mot est porteur. Dans l’histoire des deux derniers siècles le concept de peuple a été le lieu et l’enjeu de polémiques qui avaient pour but de le déterminer en réalisant la synthèse entre ses trois sens, sans doute toujours hantée par « le peuple de la révolution » (Michelet). En faisant fond sur les questions théoriques que pose l’identification du peuple, le séminaire se proposera de mener l’enquête sur différents discours théoriques et politiques (par exemple : Rousseau, Mirabeau, Robespierre, Hegel, Michelet, Freud, Gramsci, de Gaulle, etc.) que l’usage du terme a contribué à configurer conceptuellement, de façon toujours précaire. Ce sont les apories d’une telle identification qui seront privilégiées, afin de tenter de comprendre éclipses et retours au grand jour dont ce concept est régulièrement l’objet. 
En même temps, une partie de ces discours tentent de « donner voix » au peuple, voire de se présenter comme la voix des sans voix (Michelet), ou se présentent comme unparler au nom du peuple. Il s’agira de rendre compte de ces parler au nom de, en empruntant aux analyses de Desanti (Un destin philosophique) pour essayer de démêler moment constituant d’une puissance collective et usurpation voire servitude. 

Intervenants:
  • Jeudi 28 novembre : Bruno Bernardi (CNRS, ancien directeur de programme au CIPh)
  • Jeudi 16 janvier : Bruno Karsenti (EHESS) : À propos de Moïse et l'idée de peuple, Le Cerf