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22 mai 2014

A. Boyer, "Chose promise - Etude de la promesse, à partir de Hobbes et de quelque autres"PUF, 2014

Information transmise par C. Dounot:
Alain Boyer
Chose promise - Etude de la promesse, à partir de Hobbes et de quelque autres

Paris, PUF (Léviathan), avr. 2014, 472 p., ISBN:978-2-13-062562-9, 32€
Présentation éditeur
La promesse et le pacte sont les normes fondamentales de la culture humaine
La promesse est un acte de parole qui engage celui qui la donne. La thèse ici soutenue est que la promesse, et ses formes plus complexes (pactes, alliances, serments), est un propre de l’homme – et, plus radicalement, que l’unité de l’humanité est fondée dans la capacité à promettre et à respecter ses engagements. Pacta sunt servanda, comme dit le principe romain. La nécessité de respecter sa « foi » apparaît chez des penseurs (Cicéron, Montaigne, Hobbes, Pascal, Locke, Hume, Rousseau, Kant, Nietzsche) dont les doctrines sont pourtant fort différentes. On peut la lire aussi chez des écrivains (Homère, Euripide), des historiens (Hérodote, Tite-Live), dans la Bible, et dans les sciences sociales.On relit ici la « réfutation de l’Insensé » proposée dans le Léviathan, à la lumière de l’examen du rapport de Hobbes à Machiavel sur la question du respect de sa parole. On s’appuie sur la théorie des jeux pour proposer une nouvelle lecture de l’état de nature hobbesien ainsi que de la « chasse au cerf » de Rousseau : il y aurait, depuis les premiers hominidés, un lien entre chasse et promesse. Sans la promesse, la « tentation du lièvre » est irrésistible. On revisite enfin la question du « resquillage » (free riding) : Aristote, et surtout Hume et Rousseau ont compris cette difficulté, liée au passage, sans fondement naturel, à de grandes actions collectives.
La confiance engendrée par l’échange des promesses est essentielle à toute vie en commun. L’humanité doit conjurer les deux « monstres » que sont la guerre civile et la tyrannie, qui brisent toute confiance. Il faut dépasser cette alternative tragique. La réflexion sur le serment débouche, de manière inattendue, sur une relecture de la question du sacrifice, et également du christianisme au travers de la question du rachat et de ce que l’on appelle ici son « incomplétude ». Finalement, ce sont certaines idées de penseurs aussi divers que Rawls, Popper, Hayek, Arendt, Ricœur, Elster ou encore Agamben, qui se trouvent ordonnées à la thèse selon laquelle la promesse est l’un des fondements de l’identité personnelle aussi bien que levinculum ultimum societatis humanum, le lien dernier de la société des hommes – la nôtre comme celle des « penseurs sauvages ». Ici, ailleurs, partout, la fides est au fondement de la coopération entre les hommes de parole. 
Au début est la parole donnée, mère de toutes les normes.

Table des matières
Introduction – Promesse oblige

Première partie – Le loup et le renard
Chapitre I – L’insensé
Chap. II – Violer sa foi
Chap. III – La vaine gloire du séditieux
Chap. IV – De l’opportunité de garder sa foi
Chap. V – Méchants hommes
Chap. VI – Deux états de nature
Chap. VII – Des modérés et des insensés

Deuxième part. – Du pain et des jeux
Chap. VIII – Homo ludor humini
Chap. IX – Serment, courage et vérité
Chap. X – Tous pour un?
Chap. XI – Discipline de la promesse
Chap. XII – Du resquillage
Chap. XIII – La volonté générale et le tricheur
Chap. XIV – Donner des mots et des choses

Troisième part. – La confiance et le sacré
Chap. XV – Le serment et ses dieux
Chap. XVI – Le sacrifice et la violence
Chap. XVII – Boucs, biches, béliers
Chap. XVIII – Rédimer
Chap. XIX – Promesse, chasse et culture

Conclusion – Parole donnée. La mère de toutes les normes

Bibliographie
Index

Auteurs
  • Alain Boyer est né en 1954. Ancien élève de l’ENS, il est professeur de philosophie morale et politique à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV). Ses travaux ont porté sur les œuvres de Popper, Hayek, Rawls ou encore Aron et Kant, sur les questions de l’induction, de la rationalité, de la justice sociale et du libéralisme.