Pierre Crétois et Thomas Boccon-Gibod (dir.)
Etat social, propriété publique et biens communs
Lormont, Le Bord de l'Eau (Les voies du politique), à paraître 2015
Présentation
Et si les biens communs, par ou en dehors de la propriété publique, constituaient l’une des armes pour permettre de penser une société nouvelle qui permette de sortir de l’impasse du «tout marché»?
Certes, la propriété publique se donne souvent comme un moyen efficace de lutte contre les déséquilibres sociaux induits par le marché. Mais ne servirait-elle pas en réalité de soutien, ou au mieux de paravent, à la logique individualiste d’appropriation? Elle serait alors vouée à l’échec, faute de s’attaquer radicalement à la cause même du mal: le primat de l’appropriation individuelle, source perpétuelle d’inégalités, en contradiction flagrante avec l’idéal démocratique dont elle se réclame pourtant. C’est pourquoi la question du statut de la propriété publique constitue une porte d’entrée stratégique pour comprendre les modes de mise en oeuvre de la démocratie réelle dans les États modernes.
Cet ouvrage collectif invite ainsi à confronter la notion de propriété publique à celles, aujourd’hui en vogue, de propriété commune et de biens communs, porteurs d’une conception radicalement égalitaire des relations sociales, en deçà des institutions politiques, et notamment étatiques. Dans un cadre juridique fortement marqué par la notion de propriété, comment les biens communs ont-ils été pensés? Comment peuvent-ils l’être aujourd’hui et quelles sont les voies concrètes d’institutionnalisation du commun? Peut-on considérer que, historiquement, l’État républicain en France en a été une forme à un degré ou à un autre? Et quel est, dans cette perspective, l’avenir même de l’État social?
Avec les contributions de
Serge Audier, Pierre Bauby, Rémi Baudoui, Thomas Boccon-Gibod, Fabrizio Carlino, Philippe Chanial, Pierre Crétois, Pierre Dardot, Jacques Fournier, Bernard Friot, Caroline Guibet Lafaye, Emmanuel d’Hombres, Christian Laval, Daniela Mone, Judith Rochfeld, Mihaela M. Similie et Fabien Tarrit.
Sommaire
- Introduction, par Pierre Crétois & Thomas Boccon-Gibode
Partie I : Le champ théorique du commun à l’épreuve de la catégorie de «public»
- Le «commun» contre l’État? Sur le débat italien autour des «biens communs» et du «commun», par Serge Audier
- Autour des usages de l’héritage althussérien dans le discours post-opéraïste sur le commun, par Fabrizio Carlino
- Propriété, appropriation sociale et institution du commun, par Pierre Dardot et Christian Laval
- Les modèles du droit privé français pour accueillir les «communs», par Judith Rochfeld
- Y a-t-il une alternative à la conception exclusiviste classique du droit de propriété? Une théorie inclusive de l’appropriation, par Pierre Crétois et Caroline Guibet Lafaye
Partie II : À la frontière du commun et du public: la propriété sociale
- Le service public, l’État social et l’esprit du «commun», par Thomas Boccon-Gibod
- La propriété sociale contre l’État? Formes et raisons de la socialisation dans la tradition du socialisme associationniste, par Philippe Chanial
- La cotisation sociale, un commun fondateur d’une production alternative, par Bernard Friot
- La production de «propriété sociale»: des services publics de l’État à l’économie sociale et solidaire, par Emmanuel d’Hombres
- État social, propriété commune et propriété de soi, par Fabien Tarrit
Partie III : Les institutions publiques porteuses du commun
- Urbanisme, propriété publique et commun, par Rémi Baudoui
- Le rôle des collectivités locales dans la gestion des biens publics considérés comme biens communs, par Daniela Mone
- De la conception européenne des «services d’intérêt général» à la création d’un statut d’entreprise publique européenne?, par Pierre Bauby et Miahela Similie
- Économie des besoins et gestion publique, par Jacques Fournier
URL éditeur: http://www.editionsbdl.com/fr/