Colloque
Ville de Belfort
La République sort ses griffes
Origine et modernité des valeurs républicaines
Belfort
Vendredi-samedi 12 et 13 Novembre 2010
Présentation
La Ville de Belfort et l’Université de Technologie de Belfort Montbéliard (UTBM) organisent un colloque intitulé La République sort ses griffes – Origines et modernité des valeurs républicaines. Ce colloque interdisciplinaire et international associera les spécialistes en histoire, en sociologie, les historiens du droit ou de l’économie.
Ce colloque entend revenir sur les paradoxes qui ont marqué la naissance de la Troisième République. On est passé de la République des Ducs à la République des Républicains. Sa pérennité et le fait qu’elle ait si durablement influencé le fonctionnement institutionnel de la France ont souvent masqué les difficultés de son instauration. Les hommes qui l’ont constituée avaient encore à l’esprit le naufrage de la brève et fragile Deuxième République. La façon dont elle s’était achevée par l’instauration du Second empire et d’un régime autocratique, la rupture avec la monarchie constitutionnelle, constituaient des écueils et des hésitations auxquelles se mêlaient événements majeurs et des crises politiques.
De plus, le souvenir tenace de ce que certains historiens ont appelé «la double catastrophe», la défaite de Sedan et la «Semaine Sanglante», a redessiné un partage des rôles entre parlement et gouvernement, entre l’armée et la magistrature, sans oublier non plus le rôle des intellectuels, ou plus exactement, la naissance de la figure moderne de l’intellectuel souvent perçue comme une élite « de pensée et de courage ».
Le colloque entend articuler les communications autour de trois hypothèses de réflexion.
La première d’entre elles concerne l’idée du combat.
En effet, la République s’est mise en place dès septembre 1870, dans une situation de véritable combat républicain, institutionnel et identitaire, qui a forgé sa particularité.
Est-ce un hasard si le développement des avant-gardes, terme de stratégie militaire, correspond en France à un régime qui semble si souvent sur la défensive ?
Il s’agira peut-être de rappeler comment certaines des positions sont également des réponses directes à un mode de gouvernement.
Aujourd’hui, il apparaît que la Troisième République, qui a oscillé d’une défaite à l’autre, a produit des valeurs qui existent toujours dans notre société, et dont il sera intéressant de repérer les héritages dans ce que désormais élus, politologues et historiens nomment le pacte citoyen. Une telle ouverture croisant histoire institutionnelle et des mentalités interrogera grâce à de possibles convergences l’héritage sur les forces politiques, culturelles et sociales actuelles.
Le colloque La République sort ses griffes invitera à faire un bilan critique de la Troisième République, aux prismes des grandes réformes dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la religion, de l’économie, de la culture et de la colonisation.
Si un imaginaire républicain existe en France, le présent colloque interrogera cette belle notion, à la croisée de l’histoire politique et de l’histoire des représentations, qui continue sans nul doute à innerver celle du temps présent.
Ce colloque entend revenir sur les paradoxes qui ont marqué la naissance de la Troisième République. On est passé de la République des Ducs à la République des Républicains. Sa pérennité et le fait qu’elle ait si durablement influencé le fonctionnement institutionnel de la France ont souvent masqué les difficultés de son instauration. Les hommes qui l’ont constituée avaient encore à l’esprit le naufrage de la brève et fragile Deuxième République. La façon dont elle s’était achevée par l’instauration du Second empire et d’un régime autocratique, la rupture avec la monarchie constitutionnelle, constituaient des écueils et des hésitations auxquelles se mêlaient événements majeurs et des crises politiques.
De plus, le souvenir tenace de ce que certains historiens ont appelé «la double catastrophe», la défaite de Sedan et la «Semaine Sanglante», a redessiné un partage des rôles entre parlement et gouvernement, entre l’armée et la magistrature, sans oublier non plus le rôle des intellectuels, ou plus exactement, la naissance de la figure moderne de l’intellectuel souvent perçue comme une élite « de pensée et de courage ».
Le colloque entend articuler les communications autour de trois hypothèses de réflexion.
La première d’entre elles concerne l’idée du combat.
En effet, la République s’est mise en place dès septembre 1870, dans une situation de véritable combat républicain, institutionnel et identitaire, qui a forgé sa particularité.
Est-ce un hasard si le développement des avant-gardes, terme de stratégie militaire, correspond en France à un régime qui semble si souvent sur la défensive ?
Il s’agira peut-être de rappeler comment certaines des positions sont également des réponses directes à un mode de gouvernement.
Aujourd’hui, il apparaît que la Troisième République, qui a oscillé d’une défaite à l’autre, a produit des valeurs qui existent toujours dans notre société, et dont il sera intéressant de repérer les héritages dans ce que désormais élus, politologues et historiens nomment le pacte citoyen. Une telle ouverture croisant histoire institutionnelle et des mentalités interrogera grâce à de possibles convergences l’héritage sur les forces politiques, culturelles et sociales actuelles.
Le colloque La République sort ses griffes invitera à faire un bilan critique de la Troisième République, aux prismes des grandes réformes dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la religion, de l’économie, de la culture et de la colonisation.
Si un imaginaire républicain existe en France, le présent colloque interrogera cette belle notion, à la croisée de l’histoire politique et de l’histoire des représentations, qui continue sans nul doute à innerver celle du temps présent.
Programme
Vendredi 12 novembre de 8h30 à 20h30
MatinéeVendredi 12 novembre de 8h30 à 20h30
Les Moments qui ont forgé la République
Présidente de séance : Isabelle Lespinet-Moret, Maître de conférences, Université Paris Ouest Nanterre.
- Patrice Gueniffey, Directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales, La Première République, 1792-1804: de la République des Lumières à la République impériale.
- Eric Anceau, Maître de conférences, Paris-Sorbonne et Sciences-Po Paris, L’importance de la République de 1848 dans l’histoire politique française.
- Jean-Pierre Rioux, Inspecteur général honoraire de l’Education nationale, Directeur de Vingtième siècle, Revue d’histoire. Bonjour, Monsieur Renan ! République et Nation au début de la III° République.
- Emmanuel Naquet, Docteur en histoire, Chercheur au Centre d’Histoire de Sciences-Po Paris. L’Affaire Dreyfus, entre héritages, champs d’expériences et horizons d’attente pour la République.
- Jean-Pierre Azéma, Professeur émérite des Universités à Sciences-Po Paris, Vichy, La République entre parenthèses.
- Serge Berstein, Professeur émérite des Universités à Sciences-Po Paris, La gauche française entre marxisme et République.
Les Modèles et les symboles
Président de séance: Jean-Pierre Rioux, Inspecteur général honoraire de l’Education nationale, Directeur de Vingtième siècle. Revue d’histoire.
- Gilbert Casasus, Professeur en études européennes, Université bilingue de Fribourg (Suisse), Le concept de République est-il adapté à la Suisse?
- André Kaspi, Professeur émérite, Université Paris I Sorbonne, La République américaine: un modèle pour la IIIe République.
- Olivier Ihl, Directeur de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble, Pavoiser aux couleurs de la République: un parcours socio-historique à traversla peinture française.
- Christian Amalvi, Professeur d’histoire contemporaine, Université Paul Valéry, Montpellier III, Le Roman national ou comment la République à, par le culte des grands hommes, à l’école et en place publique rendu familière à tous les français l’histoire de France.
- Annie Stora-Lamarre, Professeur, Université de Franche-Comté, Les lois morales de la République, "Fin de siècle", 1880-1914.
- Jean-Pierre Chevènement, Sénateur du Territoire de Belfort, Président de la Fondation Res Publica, La République: une idée neuve.
- Visite de l’exposition La Muse Républicaine, Tour 46, sous la conduite de Nicolas Surlapierre, Conservateur du Patrimoine, Directeur des Musées de Belfort.
- 20h30- Concerts Opéra baroque Les Fontaines de Versailles de Delalande et l’Idylle sur la Paix de Lully, des écoles de musique et de danse de la Communauté de l’Agglomération Belfortaine, Maison du Peuple, place de la Résistance, Belfort.
Samedi 13 novembre de 8h45 à 17h45
MatinéeLes valeurs
Président de séance: Jean-Michel Chapoulie, Professeur émérite, Université Paris I Sorbonne.
- Jean Bauberot, Président d’honneur de l’Ecole pratique des Hautes Etudes, Professeur émérite de la chaire Histoire et sociologie de la laïcité à l’EPHE, Laïcité et République: une tension féconde
- Marie-Claude Blais, Maître de conférences, Université de Rouen, La solidarité: entre individualisme et collectivisme.
- Vida Azimi, Directrice de recherche au CNRS/CERSA, Université de Paris, La République et le Service public.
- Louis Bergès, Conservateur général du Patrimoine, Le service militaire et la défense citoyenne, mythe et évolution d’une valeur républicaine.
- Anne Simonin, Directeur de recherches au CNRS (IRICE), Université de Paris I et Paris IV, L’indignité ou les bonnes mœurs républicaines.
- Yannick Bosc, Maître de conférences en histoire moderne, Université de Rouen, Liberté, Egalité, Fraternité, Citoyenneté.
Après-midi
Les valeurs à l’épreuve du réel
- Isabelle Lespinet-Moret, Maître de conférences, Université Paris Ouest Nanterre, La Troisième République face à la question sociale.
- Jean-Michel Chapoulie, Professeur émérite, Université Paris I Sorbonne, Une vue d’ensemble rétrospective sur le développement de la scolarisation et la démocratisation de l’école sous la Troisième et la Quatrième République.
- Marie-Vic Ozouf-Marignier, Directeur d’études, Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales, GGH-TERRES, Le département de la naturalisation à la réforme
- Carole Reynaud-Paligot, Centre d’histoire du XIXe de Paris I, Paris IV, Universités de Californie et de New-York à Paris, La République raciale.
- Marc Michel, Professeur émérite, Université de Provence, Avant j’étais nègre…maintenant je suis français.
- Sami Naïr, Professeur de Science politique, République, Europe, Universalité.
- Robert Belot, Adjoint au Maire chargé de la Culture, Professeur, Directeur du Laboratoire RECITS de l’UTBM, Conclusion du colloque.
Lieu du colloque
Centre de Congrès Atria, Belfort