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24 févr. 2011

Appel à communications: Colloque, "Résister à la justice dans l'Europe médiévale et moderne: entre affrontements et négociations. Histoire de la Justice", Bordeaux, 12-14 déc. 2011 (30 avr 2011)

Information transmise par P. Pretou et A. Mergey:
 Appel à communications
Colloque
Résister à la justice dans l'Europe médiévale et moderne:
entre affrontements et négociations
Histoire de la Justice

Bordeaux (France) 

12-14 déc. 2011
(30 avril 2011)
 
Colloque organisé par 
  • Martine Charageat, maître de conférences en Histoire du Moyen Âge à l'Université de Bordeaux III, LAMOP, FRAMESPA, MSHA
  • Pierre Prétou, maître de conférences en Histoire du Moyen Âge, à l'Université de La Rochelle, CRHIA EA 1163.
Résumé 
L’essor des procédures inquisitoires, des cours souveraines et des moyens coercitifs ont établi les XIIIe- XVIIIe siècles comme une époque de maturation des justices autoritaires et des rouages de l’État justicier. Néanmoins, les sources attestent aussi la fragilité de ce processus, ainsi que l’intensité des oppositions qu’il rencontre. A l’occasion d’un colloque international qui aura lieu à Bordeaux les 12-14 décembre 2011, nous proposons de revoir la place de l’histoire de la justice, en particulier les triomphes apparents de la procédure inquisitoire et de l’enquête judiciaire, dans la genèse de l’État moderne. Nous appelons donc à contribution les travaux susceptibles de renseigner les mises à l’épreuve de la justice, saisie dans sa genèse médiévale et moderne.

Appel à communication
Les évasions des geôles, les agressions de sergents, les défauts de présentation, les justiciables en fuite, les magistrats insultés, les émeutiers se dressant contre l’administration des peines et les couples s’opposant aux juges ecclésiastiques sont autant de cas concrets et visibles d’une résistance oscillant entre insoumission et opposition à la volonté des juges, ou à la bonne exécution des décisions de justice. Mais on ne peut ni s’arrêter au seul recensement de ces faits, individuels ou collectifs, ni les considérer comme de simples obstacles ponctuels ou particuliers puisque l’histoire de l’État justicier se nourrit des résistances qu’elle rencontre. A la lumière de l’historiographie récente, mais également de l’analyse résistancielle issue des sciences sociales, nous invitons à considérer l’histoire judiciaire non par des résistances (Foucault) mais par les résistances et ce, en terme de pratiques. Au-delà de l’institutionnalisation de la justice d’État moderne, le comportement des acteurs nécessite en effet une observation soutenue. Une typologie des stratégies de résistance, défensives (stratégie d’évitement ou conflit frontal), offensives (refus, contestation et proposition alternative) ou intégratives (adaptation opportuniste, acculturation) est-elle détectable ? La coopération et l’intégration des justiciables et des sujets peut-elle aussi adopter la voie de l’opposition à l’ordre judiciaire issu des prétoires ? L’attitude et la réception de ces agitations par les pouvoirs justiciers est également à observer : est-elle rejetée, tolérée, exploitée, voire instrumentalisée ?
Il paraît également nécessaire de s’interroger sur les causes et les modalités de ce qui entrave le passage de l’accusatoire à l’inquisitoire, souvent inachevé au début de la Renaissance et que de nombreuses recherches constatent régionalement. Les résistances sont certes l’œuvre des gens ordinaires mais aussi des juges eux-mêmes y compris contre leurs pairs, des officiers royaux, des élites seigneuriales ou urbaines, pour des crimes graves comme pour des affaires jugées au civil, à toutes les instances (villes, corporation, état princier, royal, etc.). Elles peuvent se déployer entre justiciables et représentants de l’ordre judiciaire, entre des cours mises en concurrence à l’initiative des parties (nomadisme judiciaire), émaner de la volonté des autorités pour imposer une souveraineté juridictionnelle (monopole revendiqué de la connaissance des causes, supériorité affirmée d’une procédure sur une autre, …). Ces résistances, sous toutes les formes qu’elles empruntent, et dont il faudra étayer l’énonciation dans les sources, ont aussi contribué, par la voie de l’affrontement, de la sanction ou de la négociation, à l’essor d’une justice saisie dans une vision dynamique de sa genèse moderne, en Europe, entre les XIIIe et XVIIIe siècles.

BnF, Français 273, fol. 111v, Tite Live, Ab urbe condita (trad. Pierre Bersuire).
Vers 1475 , Jean Bourdichon.


Comité scientifique
  • Doyen Iñaki Bazán Díaz (université de Vitoria)
  • Professeur émérite Claude Gauvard (université Paris I Panthéon-Sorbonne)
  • Professeur Robert Jacob (Université de Liège)
  • Professeur Corinne Leveleux-Teixera (Université d’Orléans)
  • Professeur Vincent Milliot ( Université de Caen)
  • Professeur Michel Nassiet (Université d’Angers)
  • Professeur Michel Porret ( Université de Genève)
  • Professeur Xavier Rousseaux (Université catholique de Louvain)
  • Professeur Flocel Sabaté (Université de lérida)
  • Professeur Massimo Vallerani (Université de Turin)
Contributions
Les propositions de communication, (3000 mots maximum) en anglais, français, italien ou espagnol, sont à déposer ou à envoyer, avant le 30 avril 2011, aux deux organisateurs dont les courriels suivent. Les propositions seront expertisées par le comité scientifique à l'issue de l'appel à contributions.

Vous pouvez :
  1. Suivre la procédure d'inscription et déposer en ligne. Vous serez alors tenu au courant des modalités pratiques, des résumés d'intervention et du programme. La gestion de votre soumission sera donc assistée numériquement. 
  2. Suivre une procédure plus classique en expédiant votre proposition conjointement aux deux organisateurs qui se chargeront de l'insérer ou de la faire parvenir au comité scientifique. Utilisez alors les deux courriels qui suivent :

Informations pratiques
Le colloque aura lieu entre les 12 et 14 décembre. Les séances, publiques, se dérouleront à La Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine.
MSHA,10, Esplanade des Antilles, 33607 PESSAC

Voir les plans de situation sur : http://www.msha.fr/msha/pres/plan1.php
Les participants seront logés à Bordeaux, selon des modalités qui seront fixées ultérieurement.

Pour venir au colloque, en venant de la gare, de l'aéroport, ou de la rocade :
En tramway ou bus : http://www.msha.fr/msha/pres/acces_bus.php
En voiture : http://www.msha.fr/msha/pres/voiture.php
Pour découvrir Bordeaux : http://www.bordeaux.fr/ebx/First
Pour découvrir l'Aquitaine, région partenaire du projet : http://www.tourisme-aquitaine.fr/

Colloque est organisé avec le soutien de la Région Aquitaine et aura lieu à la Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine.