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15 sept. 2012

CiP, Sém. "La souveraineté du dehors: une pensée du collectif", Paris, oct.-déc. 2012

Collège international de Philosophie
Séminaire
Philosophie / Politique et Société 


La souveraineté du dehors: une pensée du collectif 

Paris
oct.-déc. 2012
Responsables
D. Bartoli et S. Gosselin 

Séminaire organisé en collaboration avec les Éditions Dehors. 
Présentation
La modernité européenne a propagé l’idée selon laquelle l’homme aurait pour tâche de gouverner le monde, faisant dépendre la multiplicité des formes de vie de ses propres conditions d’existence. Tous les êtres et espaces qui jusqu’alors échappaient à l’exercice de sa législation – qui dans le droit romain étaient identifiés au monde commun de la « nature » –, se sont petit à petit trouvés intégrés en elle, à travers un processus d’unification s’actualisant en globalisation. Or ce geste d’appropriation sans limites de la nature par l’homme met en péril le lieu de vie commun à partir duquel peut prendre forme une multiplicité de devenirs-monde.
Il s’agira donc de repenser le commun comme condition de possibilité du collectif, en allant chercher ce qui précède l’humain, le déborde et l’appelle à sortir de lui-même : du dehors. Le dehors renvoie à cette part d’inhumain où l’homme cesse de s’appréhender depuis sa conscience et son vouloir pour laisser quelque chose d’autre émerger à la surface, se frayer un passage, dans la fêlure. Alors devient sensible ce réseau qui se trame entre et à travers les corps, ce tissage qui n’appartient pas seulement à l’humain, mais qui, dans le moment de son apparition, signe la rencontre de singularités autour d’un là, d’un lieu habité. Ce réseau imperceptible ouvre des devenirs collectifs qui croisent humains et non humains. Il dessine les contours d’un commun irréductible à un ensemble de choses mises en partage, puisqu’il prend forme dans le «commerce» qui se déploie entre la multiplicité des êtres et leur monde ambiant. 

Les enjeux soulevés par l’écologie et sa critique de l’anthropocentrisme, ou ceux de l’anthro- pologie dans sa confrontation à des formations collectives extra-occidentales, ainsi que les ré- flexions issues des expériences collectives de la psychothérapie institutionnelle (Saint Alban, La Borde) ou celles menées par Fernand Deligny, seront ici articulés aux travaux de philo- sophes contemporains qui, de Blanchot à Nancy en passant par Bataille, ont pensé la com- munauté dans l’horizon d’une « pensée du dehors » (Foucault).