Information transmise par Fl. Renucci:
Institut d’histoire du temps présent UPR 301-CNRS
Centre d’histoire judiciaire UMR 8025- CNRS-Lille 2
Réseau de recherche interdisciplinaire sur «les colonisations et décolonisations» (RICODE)
Appel à communications
Colloque international
Les décolonisations au XX siècle
Héritages, continuités, discontinuités et ruptures
Paris
10-11 octobre 2013
(limite: 28 février 2013)
L’Institut d’histoire du temps présent, le Centre
d’histoire judiciaire et le réseau de recherche interdisciplinaire sur « les
colonisations et décolonisations » organisent un colloque international
sur le thème :
« Les
décolonisations au XX siècle. Héritages, continuités, discontinuités et ruptures »
Vous trouverez ci-joint une présentation des axes du
colloque. Si le sujet vous intéresse, nous vous prions de bien vouloir nous
adresser avant le 28 février 2013
une proposition de communication sous la forme d’un intitulé et d’un bref
résumé (environ 500 signes).
Les frais d’hébergement et de restauration seront pris en
charge. Pour les frais de déplacement, nous vous invitons à prendre contact
avec vos universités ou laboratoires respectifs.
-Présentation
du colloque
Après avoir consacré la journée d’études du 25 mars 2011
(CHJ-Lille 2), les séminaires du 30 mars 2012 (IHTP) et du 31 mai 2012
(CHJ-Lille 2) au thème des « Hommes de la transition. Itinéraires, actions
et traces », le colloque sur « les
décolonisations au XX siècle. Héritages, continuités, discontinuités et
ruptures » a pour objectif de
poursuivre le débat et de porter une attention particulière aux orientations
définies dans la première présentation d’ensemble du projet de recherche.
La recherche historique s’est surtout intéressée depuis
de nombreuses années aux formes de la contestation nationale et aux luttes pour
les indépendances. Pourtant, le véritable enjeu du processus de décolonisation-
la conquête ou la reconquête de la souveraineté- dépasse le seul avènement de
l’indépendance. Le colloque a ainsi pour ambition d’élargir le champ de la
réflexion en élucidant les interactions entre les anciennes puissances
tutélaires et la formation, au lendemain des indépendances, des Etats
« modernes » en Méditerranée, en Afrique et en Asie. L’objectif du
colloque est aussi de mettre en perspective, dans une démarche comparative, les
contradictions et les principales caractéristiques des dynamiques mises en
œuvre dans chaque camp. Dans cette perspective, les organisatrices du colloque
privilégient trois axes de réflexion :
Le premier axe consiste à s’interroger sur les ambiguïtés des anciennes puissances coloniales européennes qui veulent maintenir
leur influence. Aux anciennes politiques coloniales de domination,
d’assujettissement et parfois aux tentatives d’assimilation, les colonisateurs
tentent de substituer un schéma combinant l’indépendance avec la constitution de zones d’influence politique,
stratégique, économique ou culturelle. Il s’agit de limiter les effets du
changement liés à la transmission du pouvoir, et de conserver une « place
particulière » qui est fondée sur des relations d’un nouveau type. La fin
du lien de subordination ne signifie donc pas une rupture. Dans la
discontinuité politique et historique que la décolonisation représente, il
s’agit d’aménager une continuité relationnelle pouvant prendre la forme de
vastes constructions institutionnelles. Poussée jusqu’à son terme, cette
volonté trouve ses prolongements avec la création du Commonwealth (espace
politique à dominante économique), de la Communauté voulue par le général De
Gaulle à la fondation de la Ve République (espace politique et juridique) et de
la Francophonie (espace linguistique et culturel). L’étude de cette continuité
relationnelle sous la forme de zones d’influence ou d’institutions et de ses
enjeux ; celle de la perception souvent décalée de la décolonisation par
les anciennes puissances coloniales européennes et de ses conséquences sur les
évolutions intérieures des sociétés, qu’elles soient européennes ou
anciennement colonisées, retiendront l’attention.
Le deuxième axe souhaite analyser la manière dont les
héritages coloniaux ou les transferts opérés par le colonisateur ont été
assumés et gérés par les Etats indépendants. On sait que les Etats nouveaux
ont adopté une démarche volontariste visant à de profondes transformations
sociales, économiques et culturelles. L’insistance est mise sur la
construction, souvent à marche forcée, d’un Etat moderne ayant des traits
identiques ou similaires à ceux des anciennes puissances tutélaires. Cet axe
s’efforcera de comprendre la fascination que les anciennes puissances
continuent d’exercer sur les nouveaux Etats, s’accompagnant parfois d’un
troublant mimétisme sur les plans politique, institutionnel, juridique,
idéologique, économique et culturel. Sur ce dernier point par exemple, il
s’agit de comprendre comment et pourquoi la connaissance de la langue de
l’ancien colonisateur a contribué à créer une élite politique et culturelle et
introduit ainsi de nouveaux clivages sociaux (Maghreb, Afrique subsaharienne…).
Ce deuxième axe concerne également l’étude des situations où les nouveaux
pouvoirs ont tenté de concilier la tradition ou les coutumes et les héritages
coloniaux. Le droit du travail notamment en Afrique subsaharienne offre de
multiples exemples qui invitent à la réflexion.
Le troisième axe permettra de prendre la mesure du degré
de rupture des anciens territoires
coloniaux avec la métropole. Il
examinera les formes empruntées pour le rejet des « séquelles du
colonialisme » à travers des symboles représentatifs de la « présence
coloniale », qu’il s’agisse des institutions, de l’usage de la langue de
l’ancien colonisateur notamment dans l’administration, de l’éducation, de
l’urbanisme et de l’architecture ou des moyens de transport dans les grandes
villes, comme le tramway. Cet axe permettra de mettre en perspective les
modalités d’action et les moyens de toute nature qui ont été mis en œuvre par
les nouveaux Etats, qu’ils soient politiques, économiques ou culturels.
Comité scientifique:
- A.C. Bonneville (INALCO/IHTP)
- Annie Deperchin (CHJ-Lille2)
- S. El Mechat (UNS/IHTP)
- D. Lefeuvre (Paris-VIII)
- F. Lekeal (CHJ-Lille2)
- F. Renucci( CHJ-Lille2)