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8 oct. 2013

CH la Poste + Arch. diplomatiques, "La Poste, servante et actrice des relations internationales (XVIe-XIXe s.). Postes et diplomatie en Europe à l’Époque moderne", La Courneuve, 25 sept. 2013

Information transmise par A. Mergey:

Pour mémoire:
Comité pour l'Histoire de la Poste
Centre des Archives diplomatiques

La Poste, servante et actrice des relations internationales (XVIe-XIXe siècle)
The Post Office, servant and actor in international relations (16th-19th century)

Postes et diplomatie en Europe à l’Époque moderne
Posts and diplomacy in Europe in the Modern Era

La Courneuve
25 septembre 2013
Présentation
L’existence de relations postales internationales a souvent été perçue comme un prérequis de l’essor de la diplomatie à l’Époque moderne: il va de soi que les ambassades permanentes ne purent se multiplier en Europe qu’à partir du moment où il devint plus aisé pour les diplomates d’entretenir des relations régulières avec leurs cours d’origine, en dépit des distances et des frontières; il va de soi aussi que l’extension des «services publics» de Poste aux lettres, dans le courant du XVIIe siècle, permit un abaissement considérable des coûts de communication, ce qui ouvrit la porte à leur développement exponentiel.

Dès lors, les courriers exprès purent être réservés aux occasions exceptionnelles, et pour le reste, la routine des affaires, les ambassades se mirent à vivre au rythme des «ordinaires», qui toutes les semaines, toutes les quinzaines, véhiculaient dépêches et nouvelles entre les capitales européennes. Que la diplomatie ait eu ainsi destin lié avec la Poste, surtout avant la généralisation du télégraphe, voilà qui semble relever de l’évidence.

L’objet de la journée d’étude envisagée est de revisiter le rapport entre ces deux entités, et de dépasser les clichés qui viennent d’être énoncés, pour retrouver en quoi consista, très concrètement, le partenariat quotidien, effectif, intime, qui dut nécessairement exister entre la diplomatie et la Poste. En effet, à la lecture des ouvrages des historiens des relations internationales, l’on peut être souvent frappé par le déficit d’intérêt porté à cette question : beaucoup sont enclins à prendre les relations postales comme une donnée de l’activité diplomatique, sans qu’il soit nécessaire d’en approfondir l’étude; tous demeurent tributaires d’ouvrages de référence assez anciens sur le sujet — en particulier la monumentale Histoire générale des Postes d’Eugène Vaillé —, qui symétriquement tendent à négliger les aspects politiques. Cependant, cette historiographie spécialisée démontre assez que la mécanique bien huilée des relations postales européennes, qu’on voit fonctionner notamment à partir du XVIIIe siècle, ne s’est pas mise en place en un jour. Ce fut au contraire un processus long et complexe, sujet lui-même à des rapports de force entre États : le développement de la diplomatie refléta donc vraisemblablement les étapes de ce processus, et ses fluctuations. Mais encore faudrait-il le montrer pour en tirer les leçons. D’autre part, chacun sait aussi que tout réseau postal peut être sujet à des failles, que les lettres transmises par des systèmes de relais, surtout lorsqu’ils sont contrôlés par des pouvoirs étrangers, peuvent être aisément détournées, ralenties, interceptées : là aussi, la diplomatie dut nécessairement tenir compte de ces aléas, user de précautions et trouver des parades. Il faut songer ici à la cryptographie, à l’envoi d’informations redondantes par diverses voies, ou au contraire aux tentatives de désinformation.

Quand on veut bien y réfléchir, c’est donc toute l’activité diplomatique qui fut nécessairement conditionnée, structurée, par les contraintes matérielles induites par les moyens de communication à disposition. Aussi il importe de considérer avec attention toute l’étendue et toutes les implications de ce phénomène, afin de mieux comprendre comment il put peser sur la conduite des politiques internationales ; ou bien au contraire, de manière plus positive, afin de montrer comment la politique sut se saisir de toutes les possibilités de manipulation précisément offertes par les contraintes de communication, et en profiter. C’est en ce sens que, servante incontournable des relations internationales, la Poste put également prétendre au statut d’actrice des affaires.

Les contributions à cette journée d’étude pourront aussi bien donner à voir la marche ordinaire des communications entre les ambassades et les cours à une époque donnée ou dans un secteur géographique particulier, que décrire leurs évolutions sur le long terme, ou bien encore explorer des cas précis, où il apparaîtra qu’un diplomate ou un homme de pouvoir sut jouer habilement des services postaux pour parvenir à ses fins. Inversement, les interventions pourront également partir de l’étude des services postaux, et montrer comment l’activité de certains bureaux, ou de certains officiers des Postes, interféra avec le champ des affaires politiques, en particulier celui des relations internationales.

Programme

Mercredi 25 septembre 2013
9h Mot de bienvenue: 
  • Muriel LE ROUX, chargée de recherche au CNRS, responsable des programmes scientifiques du Comité pour l’Histoire de La Poste
  • Richard BOIDIN, directeur des Archives diplomatiques
  • 9h10 Introduction: François CADILHON, professeur d’histoire moderne à l’université Bordeaux 3
1re session: Temps postaux, pratiques diplomatiques (1re partie)
Président de séance : Reynald ABAD, professeur d’histoire moderne à l’université Paris-Sorbonne
  • 9h30 Matthieu GELLARD Docteur en Histoire, professeur au lycée de la Plaine de Neauphle, La circulation de l’information dans le réseau diplomatique français à l’époque de Catherine de Médicis.
  • 9h50 Olivier MAURIN Doctorant à l’université Bordeaux 3 et aux facultés universitaires Saint-Louis-Bruxelles, Transmettre les correspondances du baron de Wettes et du marquis des Alleurs au-delà du Saint-Empire. Le réseau postal européen au service de la diplomatie française (1703-1715).
10h10 Questions
10h30 Pause
2e session: Temps postaux, pratiques diplomatiques (2e partie)
Président de séance: Jean-Luc CHAPPEY, maître de conférences en histoire moderne, habilité à diriger les recherches, à l’université Panthéon-Sorbonne
  • 10h45 Albane PIALOUX Docteur en histoire, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne, Chemins, contrôle et circulation de la dépêche diplomatique entre Paris et Rome au XVIIIe siècle.
  • 11h05 Nicola TODOROV Docteur en histoire, professeur au lycée Gustave Flaubert de Rouen, chargé de cours à la faculté des sciences et techniques de l’université de Rouen, Les Postes du royaume de Westphalie et du grand-duché de Berg au service de la politique napoléonienne.
  • 11h25 Yves BRULEY Docteur en histoire, maître de conférences à Sciences Po (Paris), chargé de mission auprès du secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences morales et politiques, Correspondance et télégraphie dans la diplomatie du XIXe siècle.
11h45 Questions
12h05 Présentation de quelques documents par un conservateur des Archives diplomatiques (10mn)
12h30 Pause

3e session: L’information comme enjeu
Président de séance: François CADILHON, professeur d’histoire moderne à l’université Bordeaux 3
  • 14h Lucien BÉLY Professeur d’histoire moderne à l’université Paris-Sorbonne, La surveillance des courriers. Une dimension de l’action diplomatique
  • 14h20 Stéphane GENÊT Docteur en histoire, professeur au lycée Choiseul de Tours, Organiser une correspondance secrète en temps de guerre: François de Bussy et l’Abbé Grossatesta à Londres (1744).
  • 14h40 Alexandre TESSIER Docteur en histoire, Les à-côtés d’un officier des Postes françaises sous Louis XIV: Jean Richard, maître des courriers pour l’étranger et informateur de la cour d’Angleterre (1660-1680)
15h Questions
15h20 Pause
4e session: Postes internationales, modes d’emploi
Présidente de séance: Virginie MARTIN, maître de conférences en histoire moderne à l’université Panthéon-Sorbonne
  • 15h35 Stéphane BLOND Docteur en histoire, PRAG à l’université d’Évry, L’Europe des Postes à la fin du XVIIIe siècle à travers le Nouvel itinéraire général de Louis-Michel Desnos.
  • 15h55 Giora STERNBERG Docteur en histoire, Fellow à Hertford College (Oxford), Les limites de la communication postale: la diplomatie épistolaire et le haut commandement français au Grand Siècle.
  • 16h15 Marion BRÉTÉCHÉ Docteur en histoire, ATER à l’université de Caen, Dans l’ordinaire précédent... La Poste, le journaliste et le diplomate.
16h35 Questions
  • 16h55 Conclusion : Reynald ABAD, professeur d’histoire moderne à l’université Paris-Sorbonne 
En partenariat avec le Labex «Ecrire une Histoire Nouvelle de l’Europe» (Universités Paris-Sorbonne, Panthéon-Sorbonne et Nantes)

Organisation 
  • Alexandre Tessier, responsable scientifique de la journée d'étude
  • Muriel Le Roux (CNRS et CHP), Josiane Foynat et Sébastien Richez (CHP)
  • Isabelle Nathan (MAE)
Pratique
L’accueil du public aux Archives diplomatiques se fait sur inscription préalable et présentation d’une pièce d’identité sur place, le 25 septembre 2013.
Renseignements et inscriptions : 01 43 17 42 53 / 42 46 - lecture.archives@diplomatie.gouv.fr

Lieu
Centre des Archives diplomatiques - 3 rue Suzanne Masson, La Courneuve, France (93)

Fichier à télécharger (site de Calenda):
Contact:
Source: «La Poste, servante et actrice des relations internationales (XVIe-XIXe siècle)», Journée d'étude, Calenda, Publié le vendredi 20 septembre 2013, http://calenda.org/259107