Chercher in Nomôdos

9 oct. 2013

ÉNS Ulm, Univ. Paris 8 Univ. Sorbonne Nlle–Paris 3, appel à communications colloq internat.:"Les cultures de Beccaria. 250e anniversaire de 'Dei delitti e delle pene" (Livourne, 1764)", Paris 4-6 déc. 2014 (limite: 15 nov. 2013)


Information transmise par Ph. Audegean:
École Normale Supérieure de la rue d’Ulm
Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (EA 4385, Laboratoire d’Études Romanes)
Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (CIRCE, Centre Interdisciplinaire de Recherche sur la Culture des Échanges, EA 3979 LECEMO)
Appel à communications
Colloque international

Les cultures de Beccaria


250e anniversaire de Dei delitti e delle pene
(Livourne, 1764)

Paris
4-6 décembre 2014
(limite: 15 novembre 2013)


Comité d’organisation: Philippe Audegean (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3), Christian Del Vento (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3), Pierre Musitelli (École normale supérieure, Paris), Xavier Tabet (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis).
Comité d’honneur : Carlo Capra (Università degli Studi di Milano), Roger Chartier (Collège de France, Paris), Gianni Francioni (Università degli Studi di Pavia).
Comité scientifique : Manuela Albertone (Università degli Studi di Torino), Pascal Bastien (Université du Québec à Montréal), Luigi Ferrajoli (Università degli Studi Roma Tre), Vincenzo Ferrone (Università degli Studi di Torino), Alessandro Fontana (École Normale Supérieure de Lyon), Jonathan Israel (Institute for Advanced Study, Princeton), Catherine Larrère (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Francine Markovits (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), Annamaria Monti (Università Bocconi, Milano), Renato Pasta (Università degli Studi di Firenze), Wolfgang Rother (Universität Zürich), Jean-Paul Sermain (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3), Ann Thomson (European University Institute, Fiesole).

Appel à communication (Français)

Les cultures de Beccaria
Ce colloque se donnera pour objectif de réfléchir aux différentes « cultures » qui ont alimenté la pensée de Beccaria, ainsi qu’aux différentes « cultures » qu’il a voulu transformer, enrichir ou remettre en cause.
En choisissant ce terme de « culture », délibérément vaste et imprécis, nous espérons susciter un questionnement ouvert et multiforme sur les savoirs et les disciplines qui ont marqué la formation de Beccaria, sur les langages qui structurent sa vision du monde, sur les traditions culturelles et idéologiques où ont pris forme ses idées. Mais nous souhaitons également susciter une discussion sur le redécoupage des savoirs et des disciplines, sur la mise en question des langages et des traditions, sur le renouvellement culturel dont porte témoignage l’œuvre de Beccaria, des Délits et des peines à son action d’administrateur. Commencée elle aussi en 1764, l’aventure du Caffè pourra également fournir ample matière à réflexion et discussion.
Nous proposons néanmoins de préciser et d’orienter la réflexion en désignant par culturetout ensemble de références, de lectures, de problèmes, de styles, de méthodes, qui tendent à être associés comme un tout solidaire et significatif, un cadre commun de questions et de discussions. En ce sens, non seulement les cultures d’un auteur sont plurielles, mais elles se superposent en fonction des découpages que cet auteur tend à opérer au sein de la production intellectuelle qui le précède et l’entoure.
Ainsi précisée, la réflexion pourrait s’engager dans trois directions au moins (mais non exclusives d’autres approches et d’autres interrogations).
1. Comment se présentent, comment s’articulent les lectures et les connaissances de Beccaria ? De son propre point de vue, quelle place y occupent par exemple la culture juridique, la culture philosophique, la culture économique, la culture littéraire ? Quel rôle lui paraissent avoir joué dans sa formation la culture italienne, la culture française, la culture anglaise ou la culture ancienne ? Quelle importance et quelle influence ont pu avoir dans la mise en place de ses repères intellectuels la culture mathématique, la culture médicale, la culture théologique ? Ces questions se posent aussi à un niveau plus spécifique : quelle place occupent chez Beccaria la culture jusnaturaliste, la culture protestante, la culture baroque, la culture matérialiste ou « radicale », la culture républicaine ? La liste n’est évidemment pas close : on n’a voulu donner ici que quelques exemples très généraux. Il s’agirait en somme d’interroger l’articulation, l’ordre (hiérarchique ou architectonique), les relations (pacifiques ou conflictuelles) des différentes « cultures » qui, selon Beccaria, forment l’horizon intellectuel de son temps.
2. Comment et pourquoi Beccaria a-t-il modifié (intentionnellement ou non) les frontières et les rapports de force entre ces différentes cultures ? Comment et pourquoi est-il intervenu (ou a-t-il voulu intervenir), notamment par son style et par ses références, par son vocabulaire ou son lexique, dans les découpages « disciplinaires » des objets et des méthodes, dans les conflits de préséance entre savoirs ? Quelle « culture » associe-t-il idéalement à l’exercice du pouvoir politique ? Après Des Délits et des peines, a-t-il poursuivi ou infléchi son projet ? Ses œuvres postérieures et son action d’administrateur étaient-elles animées par une tension (ou une intention) identique ou du moins comparable ?
3. S’ouvre alors un troisième espace de questionnement, délimité par la « première » réception de l’œuvre de Beccaria. Cette réception commence très tôt. Comme l’ont montré Franco Venturi à propos de la première traduction française des Délits et des peines, puis Gianni Francioni à propos de la « révision » même de Pietro Verri, le texte de Beccaria a progressivement changé de genre en passant de main en main : d’abord conçu comme un libelle ou un pamphlet moral et philosophique, il s’est peu à peu transformé en un véritable petit traité de droit pénal. Emboîtant le pas de ses premiers interprètes, ses lecteurs ultérieurs se sont à leur tour approprié le texte pour en faire un outil adapté à leurs problèmes et à leurs projets. Non seulement ils l’ont ainsi diversement lu et compris, mais ils l’ont aussi diversement défini en l’associant à des « cultures » différentes. Nous proposons de fixer conventionnellement le terminus ad quem de cette « première réception » autour du Congrès de Vienne. Comment, des Lumières tardives aux révolutions de la fin du siècle, l’œuvre de Beccaria a-t-elle été lue et comprise ? Comment l’a-t-on diversement accueillie et définie en fonction des intérêts et des cultures qui l’ont interprétée ?
Ce colloque associera des historiens, des juristes, des littéraires et des philosophes. Il tentera notamment d’évaluer les conflits entre cultures différentes (et pas seulement entre idées opposées) et les redécoupages stylistiques et disciplinaires dont portent témoignage l’œuvre de Beccaria et sa première réception.
Les propositions de communication (en anglais, français ou italien, avec titre et résumé de 2000 signes environ), accompagnées d’un court CV, sont à adresser au plus tard le 15 novembre 2013 à Philippe Audegean , Christian Del Vento , Pierre Musitelli et Xavier Tabet .

Call for papers (Italiano)

Le culture di Beccaria
L’obiettivo del convegno è di avviare una riflessione sulle differenti «culture» che hanno nutrito il pensiero di Beccaria, ma anche su quelle che il riformatore milanese ha cercato di trasformare, arricchire o mettere in discussione.
Con il termine «cultura», volutamente ampio, impreciso, desidereremmo suscitare interrogativi ampi e diversificati sulle conoscenze e le discipline che contraddistinsero la formazione di Beccaria, sui linguaggi che ne determinarono la visione del mondo, sulle tradizioni culturali e ideologiche che plasmarono le sue idee. Al tempo stesso, desidereremmo aprire un dibattito su quella nuova organizzazione delle conoscenze e delle discipline, su quella contestazione dei linguaggi e delle tradizioni e su quel rinnovamento culturale di cui l’opera di Beccaria, dal Dei delitti e delle pene alla sua attività di funzionario dello stato milanese, è una significativa testimonianza. Anche l’avventura del Caffè, la cui pubblicazione prese avvio proprio nel 1764, alimenterà la riflessione e il dibattito.
Per orientare e precisare la riflessione, proponiamo di indicare con il termine «cultura» un complesso di riferimenti, letture, problemi, forme e metodologie che tendano a essere associati in un insieme coerente e significativo, a definire uno spazio comune di interrogativi e di dibattiti. Da questo punto di vista, non solo le culture di un autore sono molteplici, ma si sovrappongono tra loro in funzione delle trasformazioni che introduce nella produzione intellettuale precedente e contemporanea.
A partire da tali premesse, la riflessione potrebbe svilupparsi in tre direzioni che, tuttavia, non escludono altri orientamenti e altre problematiche.
1. Come si presentano e come si articolano le letture e le conoscenze di Beccaria? Quale spazio occupano, ad esempio, la cultura giuridica, quella filosofica, quella economica o quella letteraria? Quale ruolo gli sembrano aver avuto, nella propria formazione, la cultura italiana, francese, inglese o la cultura antica? Quale importanza e quale influenza hanno esercitato la cultura matematica, quella medica o quella teologica nel determinare i suoi punti di riferimento intellettuali? Queste domande si pongono anche su un piano più specifico: quale spazio hanno nella riflessione di Beccaria la cultura giusnaturalistica, quella protestante, quella barocca, quella materialista e «radicale», o quella repubblicana? La lista è lungi dall’essere esaustiva, ma si è voluto offrire qui solo qualche esempio molto generale. Si tratterà insomma di indagare in che modo si articolano, si strutturano (secondo un ordine gerarchico o architettonico) e interagiscono tra loro (pacificamente o in maniera conflittuale) le differenti «culture» che, secondo Beccaria, costituiscono l’orizzonte intellettuale del suo tempo.
2. In che modo e perché Beccaria ha cambiato (consapevolmente o non) le frontiere e i rapporti di forza tra queste diverse culture? In che modo e perché ha contribuito (o ha voluto contribuire), anche con il suo stile e i suoi punti di riferimento, con il suo vocabolario o il suo lessico, alla trasformazione delle frontiere «disciplinari» tra le materie e le metodologie, ai conflitti di priorità tra i differenti campi del sapere? Secondo lui, quale «cultura» prepara meglio all’esercizio del potere politico? Dopo la pubblicazione del Dei delitti e delle pene, Beccaria proseguì o modificò il proprio progetto? Le opere successive e la sua attività di funzionario furono animate da una preoccupazione o da un obiettivo identici o, almeno, analoghi?
3. Si apre qui un terzo ambito di problemi, circoscritto dalla «prima» ricezione dell’opera di Beccaria. Tale ricezione comincia precocemente. Come hanno mostrato Franco Venturi per la prima traduzione francese del Dei delitti e delle pene, e Gianni Francioni per la stessa «revisione» di Pietro Verri, passando di mano in mano il testo di Beccaria ha cambiato progressivamente genere: concepito come un opuscolo polemico o un pamphletfilosofico-morale, il volume si è trasformato poco a poco in un vero e proprio trattatello di diritto penale. Sulle orme dei suoi primi interpreti, le letture successive si sono appropriate a loro volta del testo per farne uno strumento capace di esprimere i loro problemi e i loro progetti. In tal modo, non solo l’hanno letto e inteso differentemente, ma l’hanno anche definito altrimenti associandolo a «culture» differenti. Proponiamo di fissare come terminead quem di questa «prima ricezione» gli anni del Congresso di Vienna. Ci interrogheremo allora da un lato sul modo in cui l’opera di Beccaria è stata letta e interpretata dal tardo illuminismo fino all’età delle rivoluzioni; dall’altro, sulle maniere differenti in cui gli interessi e le culture che l’hanno interpretata l’hanno recepita e delimitata.
Questo convegno si propone di riunire specialisti di diverse discipline: storici, giuristi, studiosi di letteratura e filosofi, cercando di esaminare lo scontro tra culture differenti (e non solo tra idee opposte) e le nuove suddivisioni stilistiche e disciplinari di cui l’opera di Beccaria e la sua prima ricezione sono una testimonianza.
Le proposte di relazione (che potranno essere in francese, italiano o inglese, con un titolo e un breve riassunto di circa 2000 battute) corredate di un breve curriculum dovranno essere inviate entro e non oltre il 15 novembre 2013 a Philippe Audegean (philippe.audegean@univ-paris3.fr), Christian Del Vento (christian.del-vento@univ-paris3.fr), Pierre Musitelli (pierre.musitelli@ens.fr) e Xavier Tabet (xavier.tabet@wanadoo.fr).

Call for papers (English)

Beccaria’s cultures

The aim of the conference is to look into the various “cultures” that nurtured Beccaria’s thought, and into the various “cultures” he tried to transform, enrich or question.
We’ve deliberately chosen the term “culture” for its scope and indeterminacy, as we hope to encourage open and many-sided reflections on the intellectual disciplines and on the fields of knowledge that stimulated Beccaria’s intellectual development, on the languages that structured his worldview, on the cultural and ideological traditions that shaped his ideas. We would also like to open a debate on the way Beccaria’s work, from Of Crimes and Punishments to his actions as a state official, bears witness to the ways disciplinary boundaries and areas of knowledge were constantly redefined, to the ways languages and traditions were questioned, and culture deeply renewed. The intellectual venture of theCaffé, which began in 1764, may also be food for thought and debate.
Nevertheless, we would like to define more specifically culture as any set of references, readings, problems, styles, methods, which tend to appear as a coherent and significant whole, as a shared area of debate and questioning. In that sense, an author can have numerous and shifting cultures, which sometimes overlap, according to the ways he defines the intellectual output that precedes or surrounds him.
We could then look into at least three related questions, which do not exclude other approaches or reflections:
1. Can we get a precise overview of Beccaria’s education and readings and do they form a coherent whole? What was, according to him, the role in his intellectual development of legal culture, philosophical culture, economic culture and literary culture? Did he give a central role, in his education, to Italian culture, French culture, English culture or ancient culture?  How can we assess the importance and the influence on his intellectual development of mathematical culture, medical culture or theological culture? All this also raises more specific questions: what were, for Beccaria, the roles of Protestant culture, the culture of natural rights, baroque culture, materialist or “radical” culture, republican culture? These are only general examples and the list isn’t closed. In the end, our goal is to examine the coherence, the order (as a hierarchy or as an architecture), the (harmonious or tense) relationships between the different “cultures” that, according to Beccaria, determined the intellectual landscape of the time.
2. How and why did Beccaria, intentionally or not, change the dividing lines and balances of power between these various cultures? How and why did his style and references, his vocabulary or lexicon act on the various conceptions of knowledge, of its objects, methods and boundaries, as well as on the order of precedence between intellectual disciplines? For him, what was the most appropriate “culture” for the exercise of power? After Of Crimes and Punishments, did he pursue or did he alter his project? Were his later works and his role as a state official animated by the same tension (or intention)?
3. The early reception of Beccaria’s work, which closely followed the first edition of Crimes and Punishments, opens a third area of study. Franco Venturi’s work on the first translation into French and Gianni Francioni’s work on Pietro Verri’s “revision” successfully demonstrated the increasing changes in the generic contours of Beccaria’s text, as it went from hand to hand. First conceived as a satire or as a moral and philosophical pamphlet, it was gradually turned into a short treatise on criminal law. Later interpreters followed suit, appropriating the text to use it as a tool for their own problems and projects. Not only did they read and understand it in different ways, they also redefined it in different ways by associating it to a variety of “cultures”. We suggest to arbitrarily place the terminus ad quem of the “early reception” round the Congress of Vienna. How was Beccaria’s work read and understood, from the late Enlightenment to the revolutions that mark the end of the century? In which ways, according to the interests and to the cultures of its interpreters, was it received and conceived?
The conference will welcome specialists in history, law, literature and philosophy, who will jointly examine the conflicts between different cultures – and not only between diverging ideas – as well as the stylistic and disciplinary redefinitions witnessed in Beccaria’s work and its early reception.
Abstracts in English, French or Italian (300-400 words) should be submitted, together with a short CV, to Philippe Audegean (philippe.audegean@univ-paris3.fr), Christian Del Vento (christian.del-vento@univ-paris3.fr), Pierre Musitelli (pierre.musitelli@ens.fr) and Xavier Tabet (xavier.tabet@wanadoo.fr) before 15 November 2013.