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29 oct. 2014

MSH Clermont-Ferrand, Appel à contributions, colloq. jeunes chercheurs: "L'étranger de l'Antiquité à nos jours", Clermont-Ferrand, 11 juin 2015 (limite: 31 janv. 2015)

Information transmise par A. Mergey:
Maison des Sciences de l'Homme, Clermont-Ferrand
Appel à contributions
Colloque doctorants et jeunes docteurs

L'étranger de l'Antiquité à nos jours
Foreigners from Antiquity to the present day


Clermont-Ferrand
11 juin 2015
(limite: 31 janvier 2015)
Présentation
"L(es) étranger(s)" est une thématique en vogue dans les sciences humaines et sociales, et notamment dans les disciplines historiques. La présente journée d'études cherche à présenter et à confronter les travaux de jeunes chercheurs sur ce thème. D'une part, la journée d’études cherchera à interroger la construction de la catégorie sociale «étranger». Qui est-il ? Est-ce « celui qui vient aujourd’hui et reste demain » pour reprendre la définition proposée par Georg Simmel, c’est-à-dire celui qui vient d’un autre lieu, ou est-ce celui qui est différent d’un point de vue économique, culturel, religieux, générationnel ou sexuel? Ce questionnement devra prendre en considération les «jeux d’échelles » (Jacques Revel): est-on «étranger» de la même manière à la ville ou au village? à l’échelle locale ou à l’échelle nationale? D’autre part, les participants seront amenés à étudier les enjeux de pouvoir, les enjeux de domination liés à cette définition de «l’étranger». Qualifier quelqu’un ou un groupe d’«étranger» (extraneus), c’est le mettre en dehors, l’exclure sémantiquement.

Argumentaire 
Cette manifestation scientifique s’adresse prioritairement aux doctorants et jeunes docteurs en Histoire, Histoire de l’Art et Archéologie. 

Il ne sera pas question ici de Meursault, l’Étranger de Camus (1943), étranger à sa vie et au monde dans lequel il vit, mais d’individus ou de groupes définis comme tels, soit par autrui, soit par auto-désignation.

D’une part, la journée d’études cherchera à interroger la construction de la catégorie sociale «étranger». Qui est-il? Est-ce «celui qui vient aujourd’hui et reste demain» pour reprendre la définition proposée par Georg Simmel, c’est-à-dire celui qui vient d’un autre lieu, ou est-ce celui qui est différent d’un point de vue économique, culturel, religieux, générationnel ou sexuel?

Ce questionnement devra prendre en considération les « jeux d’échelles » (Jacques Revel) : est-on « étranger » de la même manière à la ville ou au village ? à l’échelle locale ou à l’échelle nationale ?

De même, une réflexion chronologique est à mener : est-on étranger de la même façon à différentes époques ou, suivant le stimulant débat entre Peter Sahlins et Simona Cerutti, existe-t-il un moment charnière où la définition de l’étranger évolue? Passe-t-on d'une compréhension essentiellement locale de ces questions dans les sociétés d'Ancien Régime, à une conception davantage nationale au temps des Etats-nations, ou au contraire la manifeste "nationalisation" de ces questions dissimule-t-elle une forme de pérennité des représentations locales de l'extranéité? 

D’autre part, les participants seront amenés à étudier les enjeux de pouvoir, les enjeux de domination liés à cette définition de « l’étranger ». Qualifier quelqu’un ou un groupe d’«étranger» (extraneus), c’est le mettre en dehors, l’exclure sémantiquement.

De ce point de vue, il peut apparaître pertinent de s’interroger sur les discours et représentations mettant en scène l’ « étranger ». Comment perçoit-on celui qui nous est étranger? Comment représente-t-on ou dit-on l’ «étranger»? Suivant quels modèles et quelles modalités? Comment et pourquoi fait-on ressortir l’altérité? Ces questions se posent-elles à la fois pour l’étranger géographique et l’étranger socio-économique ou culturel? 

Enfin, force est de constater que cette exclusion n’est jamais totale et que l’«étranger» est aussi, à bien des égards, «un élément du groupe social interne» (Moritz Lazarus), un élément structurel des sociétés. Cela doit tout particulièrement conduire à interroger la place accordée à l’«étranger» dans les sociétés (et donc le «vivre en étranger»), les interstices dans lesquels il peut exister, les stratégies individuelles ou collectives adoptées par ceux qui sont ainsi qualifiés. Ces positions sociales évoluent-elles en temps de paix, de tensions ou de conflits? 

Modalités de soumission 
  • Les propositions de communication pourront se faire par un résumé d’environ 500 mots, accompagné d’une courte biographie à envoyer à l’adresse suivante: colloque.etranger2015@laposte.net 
Calendrier 
  • Date de clôture de l’appel: 31 janvier 2015
  • Retour des avis : mars 2015
  • Envoi du résumé de communication : 31 mai 2015
  • Journée d’étude : 11 juin 2015 
La journée d’études donnera lieu à une publication.

Comité d’organisation
  • Stève BESSAC-VAURE, doctorant en Histoire contemporaine, UBP
  • Lisa BOGANI, doctorante en Histoire contemporaine, UBP
  • Camille PENET-MERAHI, doctorante en Histoire de l’Art contemporain, UBP
  • Côme SIMIEN, doctorant en Histoire moderne, UBP 
Comité scientifique
  • Stéphanie MAILLOT, MCF en Histoire grecque à l’Université Blaise Pascal
  • Jean-Luc FRAY, Professeur en Histoire médiévale à l’Université Blaise Pascal
  • Simona CERUTTI, Directrice d’études à l’EHESS
  • Natividad PLANAS, MCF en Histoire moderne à l’Université Blaise Pascal
  • Jean-Claude CARON, Professeur en Histoire contemporaine à l’Université Blaise Pascal
  • Marianne JAKOBI, Professeure en Histoire de l’Art contemporain à l’Université Blaise Pascal
Bibliographie indicative
  • BASLEZ (Marie-Françoise), L’étranger dans la Grèce antique, Paris, Les Belles Lettres, 2008.
  • BROGNIEZ (Laurence) (dir.), Écrits voyageurs : les artistes et l’ailleurs, Bruxelles, Peter Lang, 2012.
  • CAPDETREY (Laurent), ZURBACH (Julien) (dir.), Mobilités grecques. Mouvements, réseaux, contacts en Méditerranée, de l’époque archaïque à l’époque hellénistique, Bordeaux, Ausonius, 2012.
  • CERRUTTI (Simona), Étrangers. Étude d’une condition d’incertitude dans une société d’Ancien Régime, Paris, Bayard, 2012.
  • CHAUDONNERET (Marie-Claude) (dir.), Les Artistes étrangers à Paris. De la fin du Moyen Âge aux années 1920, Bruxelles, Peter Lang, 2007.
  • DORNEL (Laurent), La France hostile. Socio-histoire de la xénophobie en France (1870-1914), Paris, Hachette, 2002.
  • GUESLIN (André), KALIFA (Dominique) (dir.), Les exclus en Europe (1830-1930), Paris, Éditions de l’Atelier, 1999.
  • MOAL (Laurence), L’étranger en Bretagne au Moyen Âge : présence, attitudes, perceptions, Rennes, 2008.
  • NOIRIEL (Gérard), Le creuset français. Histoire de l’immigration (XIXe-XXe siècles), Paris, Seuil, 1988.
  • PLANAS (Natividad), BERTRAND (Michel), Les espaces sociaux frontaliers. De la Méditerranée à l’Atlantique à partir du XVIe siècle, Madrid, Casa de Velazquez, 2010.
  • SAHLINS (Peter), Unnaturally French. Foreign Citizens in the Old Regime and after, London, Cornell University Press, 2004.
  • TRANCHANT (Mathias) (éd.), Au risque de l’étranger. Le protéger et s’en protéger dans les sociétés littorales de l’Europe atlantique du Moyen Âge à l’Epoque moderne, Rennes, 2010.
  • WAHNICH (Sophie), L’impossible citoyen. L’étranger dans le discours de la Révolution française, Paris, Albin Michel, 1997.
  • WEIL (Patrick), La France et ses étrangers : L'aventure d'une politique de l'immigration de 1938 à nos jours, Paris, Gallimard, 2005.
Lieu
Contact
Source: «L'étranger de l'Antiquité à nos jours», Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 13 octobre 2014, http://calenda.org/301221