par Marcel Rodriguez
[DVD] Metis Films. Disponible aux Editions du croquant, http://www.atheles.org/editionsducroquant/, 90mn, 10€, port inclus.
Présentation de l'éditeur
Jean-Toussaint Desanti (1914-2002) a été une des grandes figures de la philosophie du XXe siècle. Témoin des bouleversements sociaux, culturels et politiques, il en a aussi été parfois acteur. C’est une histoire singulière qu’il nous transmet. Le retour sur des lieux qui ont compté dans sa vie, le rappel des souvenirs, les rencontres et les confrontations, invitent la mémoire à se reconstruire et le film, monté comme un récit, soumet ce passé recomposé au regard du présent. Cette parole témoigne aussi du plaisir intense du travail d’un chercheur, bien ancré dans le monde et fort loin de l’idée rébarbative que l’on se fait communément.
Philosophe puissant autant que déroutant, Jean-Toussaint Desanti a marqué profondément la philosophie de la seconde moitié du XXe siècle. Il a été le témoin et surtout l’acteur des bouleversements sociaux, culturels et politiques de cette période.
Ce film tente de faire apparaître ces différents moments. Le retour sur des lieux qui ont compté dans sa vie, le rappel des souvenirs, les rencontres et les confrontations invitent la mémoire à se reconstruire et le film, monté comme un récit, soumet ce passé recomposé au regard du présent.
Jean-Toussaint Desanti est né à Vico en Corse en 1914, il est mort à Paris en janvier 2002. Jusqu’au baccalauréat, il est élève au Lycée d’Ajaccio, puis il suit les classes préparatoires du lycée Thiers à Marseille et du lycée Lakanal à Sceaux. Il y fait ses premières rencontres, notamment celle de François Cuzin, qui vont dans un premier temps décider de son engagement politique. C’est l’époque de la montée des fascismes, du Front populaire et de la guerre d’Espagne : «il fallait choisir» dira-t-il. Après la débâcle, il entre rapidement dans la résistance et adhère en 1943, avec son épouse Dominique, au Parti communiste français clandestin. Tous les deux le quitteront après les «événements» de Hongrie en 1956.
Il aura, dans son ouvrage Un destin philosophique, réfléchi très profondément aux destinées politiques d’une génération d’intellectuels qui flottaient, mais c’est ce point aveugle qu’analyse ce livre, entre l’adhésion et la croyance aux valeurs et aux analyses du Parti communiste. Entré à l’école normale supérieure en 1936, il y fera une double rencontre qui va marquer son œuvre : celle de Jean Cavaillès qui l’orientera vers la logique et les mathématiques. De là, sortira un ouvrage important: Les Idéalités mathématiques, mathématiques qui ne sont, dira-t-il, «ni de la terre, ni du ciel».
L’autre rencontre aura pour nom Merleau Ponty qui le conduira vers la phénoménologie et l’étude de Husserl.
Jean-Toussaint Desanti aura aussi marqué la pensée contemporaine par son enseignement. Ses livres mêmes, pour la plupart, sont des dialogues denses et rigoureux. Nul plus que lui ne mérite ce jugement de Serge Moscovici : «on apprend plus à écouter les philosophes qu’à les lire». C’est en cela qu’il est l’une des personnalités les plus marquantes de l’université française.
L’aspect déroutant de la philosophie chez Desanti tient aux visages multiples qu’il a su donner à la pensée, aux champs d’analyse qu’il déploie devant nous, pour nous. Jean-Toussaint Desanti est, selon la belle expression de Roger Pol Droit, «un expérimentateur d’existence». Le film essaie de tirer ces fils, qui nouent les projets théoriques aux histoires de vies.
Philosophe puissant autant que déroutant, Jean-Toussaint Desanti a marqué profondément la philosophie de la seconde moitié du XXe siècle. Il a été le témoin et surtout l’acteur des bouleversements sociaux, culturels et politiques de cette période.
Ce film tente de faire apparaître ces différents moments. Le retour sur des lieux qui ont compté dans sa vie, le rappel des souvenirs, les rencontres et les confrontations invitent la mémoire à se reconstruire et le film, monté comme un récit, soumet ce passé recomposé au regard du présent.
Jean-Toussaint Desanti est né à Vico en Corse en 1914, il est mort à Paris en janvier 2002. Jusqu’au baccalauréat, il est élève au Lycée d’Ajaccio, puis il suit les classes préparatoires du lycée Thiers à Marseille et du lycée Lakanal à Sceaux. Il y fait ses premières rencontres, notamment celle de François Cuzin, qui vont dans un premier temps décider de son engagement politique. C’est l’époque de la montée des fascismes, du Front populaire et de la guerre d’Espagne : «il fallait choisir» dira-t-il. Après la débâcle, il entre rapidement dans la résistance et adhère en 1943, avec son épouse Dominique, au Parti communiste français clandestin. Tous les deux le quitteront après les «événements» de Hongrie en 1956.
Il aura, dans son ouvrage Un destin philosophique, réfléchi très profondément aux destinées politiques d’une génération d’intellectuels qui flottaient, mais c’est ce point aveugle qu’analyse ce livre, entre l’adhésion et la croyance aux valeurs et aux analyses du Parti communiste. Entré à l’école normale supérieure en 1936, il y fera une double rencontre qui va marquer son œuvre : celle de Jean Cavaillès qui l’orientera vers la logique et les mathématiques. De là, sortira un ouvrage important: Les Idéalités mathématiques, mathématiques qui ne sont, dira-t-il, «ni de la terre, ni du ciel».
L’autre rencontre aura pour nom Merleau Ponty qui le conduira vers la phénoménologie et l’étude de Husserl.
Jean-Toussaint Desanti aura aussi marqué la pensée contemporaine par son enseignement. Ses livres mêmes, pour la plupart, sont des dialogues denses et rigoureux. Nul plus que lui ne mérite ce jugement de Serge Moscovici : «on apprend plus à écouter les philosophes qu’à les lire». C’est en cela qu’il est l’une des personnalités les plus marquantes de l’université française.
L’aspect déroutant de la philosophie chez Desanti tient aux visages multiples qu’il a su donner à la pensée, aux champs d’analyse qu’il déploie devant nous, pour nous. Jean-Toussaint Desanti est, selon la belle expression de Roger Pol Droit, «un expérimentateur d’existence». Le film essaie de tirer ces fils, qui nouent les projets théoriques aux histoires de vies.